Le référendum populaire prévu ce 11 mai n’a pas eu lieu. Une fois de plus, les dirigeants actuels ont manqué à leur parole, trahissant les attentes d’un peuple en quête de changement. Le Conseil de la Transition (CPT) et le gouvernement avaient promis un tournant démocratique. Ce à quoi nous assistons, c’est à une démonstration flagrante d’improvisation, d’inaction et de mépris pour les aspirations citoyennes.

Dans un pays au bord de l’effondrement, tiraillé par une insécurité généralisée, une économie exsangue et un avenir chaque jour plus incertain, l’absence de ce référendum crucial symbolise l’échec total d’une transition censée nous sortir de la crise. En vérité, le pouvoir en place semble davantage préoccupé par sa propre survie que par la construction d’un avenir commun.

Quant aux élections, elles restent un mirage : promises, reportées, puis noyées dans le flou. Les discours sur les réformes sonnent creux face à un système qui s’effondre, incapable d’assurer les conditions minimales d’un processus démocratique — sécurité, transparence, inclusion.

Ce nouvel échec n’est pas un simple contretemps : c’est une alerte grave. Il est temps de cesser de rafistoler un édifice en ruine. La question n’est plus de sauver cette transition, mais de la repenser de fond en comble. Le peuple exige des actes, pas des excuses. Il exige un leadership à la hauteur de la crise, capable de restaurer la confiance, la dignité et l’espoir. À défaut, c’est l’abîme qui nous attend.

By Willy DESULMA

Willy DÉSULMA, Normalien diplômé de l’École Normale Supérieure et économiste formé à la Faculté de Droit et des Sciences Économiques de l’Université d’État d’Haïti, est journaliste et responsable de l’information à Alternance Média TV. Passionné par la diffusion d’une information claire et fiable, il s’engage à informer avec rigueur et professionnalisme. Expert en analyse économique et éducation, il combine savoir et expertise pour éclairer l’actualité et contribuer au débat public.