Le 11 janvier 2020, la Chine révélait officiellement le premier décès lié au Covid-19, marquant le début d’une pandémie qui allait bouleverser la planète. Cinq ans plus tard, alors que le monde a tourné la page de l’état d’urgence sanitaire, le Sars-CoV-2 demeure, avec des répercussions encore bien présentes sur la santé publique.

Un bilan humain et sanitaire colossal

Depuis son apparition, le Covid-19 a infecté officiellement plus de 777 millions de personnes et causé plus de sept millions de décès à travers le monde, un chiffre sans doute sous-estimé. Pourtant, grâce à une immunité croissante, acquise via la vaccination et les infections successives, l’impact du virus sur les hospitalisations et la mortalité a considérablement diminué.

Le Covid-19 n’est plus considéré comme une pandémie depuis le printemps 2023, lorsque l’OMS a levé le niveau d’alerte maximal. Aujourd’hui, il est en voie de devenir une maladie endémique, provoquant des vagues régulières, semblables à la grippe. Toutefois, les experts avertissent que de nouveaux variants plus dangereux pourraient encore émerger.

La vaccination : un tournant majeur mais encore imparfait

La mise au point rapide de vaccins a été cruciale dans la lutte contre la pandémie. Depuis 2020, plus de 13,6 milliards de doses ont été administrées à travers le monde. Cependant, des inégalités marquées subsistent entre les pays riches et pauvres, et la couverture vaccinale reste insuffisante dans de nombreux endroits, notamment parmi les populations vulnérables.

Les vaccins adaptés aux sous-variants d’Omicron restent efficaces contre les formes graves et le Covid long, mais la recherche continue pour développer des sérums plus durables et innovants, comme des vaccins nasaux ou oraux. Par ailleurs, la technologie ARN messager, popularisée par le Covid, ouvre des perspectives prometteuses dans le traitement d’autres maladies, notamment certains cancers.

Un ennemi invisible mais persistant : le Covid long

L’un des défis majeurs du post-Covid est la gestion du “Covid long”, un syndrome complexe qui touche environ 6 % des personnes infectées. Fatigue chronique, troubles neurologiques, essoufflement… les symptômes sont variés et peuvent durer des mois. Bien que les chercheurs aient avancé dans la compréhension des mécanismes possibles (inflammation persistante, microcaillots, etc.), aucun traitement universel n’a encore été trouvé.

Une planète vulnérable face aux futures pandémies

Les experts s’accordent à dire que le Covid-19 ne sera pas la dernière pandémie. La déforestation, les changements climatiques et les interactions croissantes entre les humains et la faune sauvage favorisent l’émergence de nouvelles zoonoses. La grippe aviaire, par exemple, est actuellement surveillée de près après un premier décès humain aux États-Unis.

Cependant, malgré les leçons tirées de la crise du Covid, les efforts internationaux pour préparer la prochaine pandémie avancent lentement. Les négociations au sein de l’OMS achoppent sur des divergences entre pays riches et pauvres, tandis que la défiance envers les vaccins et la désinformation ont été exacerbées par la pandémie. Des figures influentes, comme le président américain réélu Donald Trump et son choix controversé de ministre de la Santé, Robert F. Kennedy Jr., entretiennent un climat d’incertitude.

Une mémoire collective qui s’efface ?

Cinq ans après, le Covid-19 a laissé des traces profondes, mais l’envie d’oublier semble l’emporter. “Le monde veut renvoyer le Covid au passé, comme si rien ne s’était passé”, a résumé Maria Van Kerkhove, experte de l’OMS. Pourtant, les défis persistants – Covid long, vaccination, préparation aux pandémies – rappellent que le virus fait encore partie de notre quotidien.

En dépit de ces avancées et de l’apaisement général, la vigilance reste de mise. Le Covid-19 est une leçon que l’humanité ne peut se permettre d’oublier, car la santé mondiale dépend d’une préparation constante face aux crises futures.

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.