Révélations sur un vaste système de corruption au cœur de la Police Nationale d’Haïti

Selon les informations recueillies par le service politique d’Alternance Média, l’institution policière haïtienne serait devenue le théâtre d’un vaste réseau de corruption, orchestré au plus haut niveau de l’État. Sous la présidence de Fritz Alphonse Jean au Conseil Présidentiel de Transition (CPT), et avec la complaisance du Directeur Général de la PNH, Normil Rameau, plusieurs dizaines de millions de dollars auraient été détournés à travers des contrats opaques, truqués ou fictifs.


Un pillage organisé

Des contrats de restauration, d’équipements, de carburants, et de fournitures de bureau sont attribués à des proches du président du CPT, souvent sans appel d’offres ou par le biais de procédures bidons. Près de 50 millions de dollars américains auraient ainsi été siphonnés du budget de la PNH, selon les premières estimations.

Onze entreprises – toutes liées directement ou indirectement à l’entourage de Fritz Jean – se partageraient ce marché illégalement juteux, en violation flagrante des lois sur les marchés publics.


Smith Joseph : intermédiaire-clé d’un système bien huilé

Un certain Smith Joseph, décrit comme un fidèle lieutenant de Fritz Jean, percevrait chaque mois :

  • 5 millions de blocs fiches carburants
  • 5 millions de gourdes en espèces, puisées directement dans le budget du service de l’intelligence de la PNH.

Paradoxalement, plusieurs opérations de police ont été annulées récemment faute de carburant, tandis que les agents manquent cruellement de gilets pare-balles, casques, bottes et moyens de transport. Pire encore, plus de 300 employés civils de la PNH ne sont pas payés depuis 39 mois.


Normil Rameau : silence complice ou prisonnier du système ?

Bien que connu jusqu’ici pour son intégrité relative, Normil Rameau, actuel Directeur Général de la PNH, semble fermer les yeux sur cette dérive. Pourquoi ? Selon un haut gradé de l’institution :

« Fritz Jean est l’assurance-vie de Rameau. Il lui a garanti son poste, peu importe les résultats. »


Désillusion et colère dans les rangs

La situation a engendré un profond malaise au sein de l’institution policière. Plusieurs agents refusent désormais de participer aux opérations, déclarant :

« On ne va pas se faire tuer pour enrichir Fritz Jean et ses amis, alors que nos familles crèvent de faim. »

Certains cadres menacent ouvertement de désobéissance ou de rébellion, si aucune mesure n’est prise dans les plus brefs délais.


La PNH ou la PNJ ?

Pour beaucoup d’observateurs, la PNH semble aujourd’hui vidée de sa mission première. Des voix s’élèvent déjà pour dire :

« Ce n’est plus la Police Nationale d’Haïti, mais la Police Nationale de Jean – la PNJ. »


Appel à action urgente

L’organisation « Ensemble contre la corruption » a saisi la Cour des Comptes et l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC). Une enquête judiciaire et administrative rigoureuse est désormais attendue pour identifier les responsables, rétablir la transparence et protéger les fonds publics destinés à la sécurité des citoyens.


Un pays où la police est affamée, corrompue et manipulée de l’intérieur ne peut ni protéger sa population ni construire la paix.


Crédits :

  • Journaliste : Rédaction Alternance Média
  • Sources : Officiers anonymes, documents internes PNH, dossiers transmis à l’ULCC
  • Publication : 25 Juin 2025

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.