Le 24 juin 2025, lors du sommet de l’OTAN à La Haye, Donald Trump n’est pas simplement apparu comme le président des États-Unis. Il s’est présenté comme un homme de pouvoir absolu, un chef suprême qui ne tolère ni contradiction ni compromis. Derrière ses déclarations martiales, ses décisions unilatérales et son style autoritaire, se dessine une vision inquiétante du leadership mondial : celle d’un homme convaincu d’être investi d’un droit quasi divin pour régner sur l’ordre international.
🛡️ Une présidence en action, pas un simple retour
Donald Trump n’est plus un outsider ni un ancien président nostalgique. Depuis le 20 janvier 2025, il est de retour à la Maison Blanche pour un second mandat non consécutif, et il agit avec une détermination redoublée. À La Haye, il n’a laissé aucune place à la diplomatie traditionnelle : il a exigé, averti, dénoncé. Il a parlé non pas en partenaire, mais en commandant.
Le ton était clair : les États-Unis ne continueront à garantir la sécurité des alliés de l’OTAN que s’ils suivent les directives américaines… c’est-à-dire les siennes. Cette posture, bien loin des principes de coopération multilatérale, révèle une logique où la puissance remplace le dialogue, et où Trump s’érige lui-même en arbitre suprême du jeu mondial.
📍 Un sommet transformé en démonstration de force
Lors du sommet du 24 juin, Trump a imposé un nouvel objectif de dépenses militaires : 5 % du PIB pour chaque pays membre, en combinant défense traditionnelle (3,5 %) et sécurité intérieure (1,5 %). Plusieurs pays, comme l’Espagne, ont exprimé des réserves. Trump les a immédiatement pointés du doigt, laissant entendre que le non-respect de cet objectif pourrait entraîner des « conséquences ».
Il est allé jusqu’à remettre en question l’engagement américain envers l’article 5 — la clause de défense mutuelle de l’OTAN — en déclarant qu’il fournirait « une définition plus claire une fois arrivé sur place ». Une manière à peine voilée de dire que les États-Unis pourraient choisir qui ils défendent… ou pas.
🎯 L’ombre d’un empire : Iran, Israël et domination géopolitique
Sur le front du Moyen-Orient, Trump a revendiqué les frappes récentes contre des installations nucléaires iraniennes, qu’il a qualifiées de « nécessaires et parfaitement réussies ». Sans consulter ses alliés, sans passer par l’ONU, il a ordonné une action militaire de grande ampleur, illustrant encore sa vision solitaire et autoritaire du pouvoir.
Dans le même temps, il continue de soutenir Israël sans condition, tout en marginalisant les acteurs qui ne s’alignent pas sur sa ligne dure. Sa politique étrangère devient un outil de domination : il ne cherche pas à négocier, il impose. Il n’écoute pas, il exige.
👑 Narcissisme politique et culte du chef
Ce qui frappe dans cette nouvelle phase de la présidence Trump, c’est la mise en scène permanente de sa propre personne. Il ne gouverne pas pour représenter le peuple américain, mais pour incarner la force. À La Haye, il a été reçu avec les honneurs d’un roi — dîner privé au palais royal, logement au château Huis ten Bosch — et il n’a pas manqué de faire de cette visite un symbole de sa grandeur.
Chaque déplacement devient une démonstration d’autorité. Chaque discours, une déclaration de pouvoir. Trump agit comme s’il était l’élu, celui à qui l’histoire a donné le droit de décider, seul, de la marche du monde.
🧨 Une diplomatie de chantage
Ce retour à une forme de monarchie du droit divin, où le chef ne rend de comptes à personne, transforme profondément la posture des États-Unis sur la scène mondiale. Trump ne croit ni aux institutions internationales, ni à la coopération, ni au compromis. Il croit en la force. Et il croit en lui-même.
L’OTAN devient un outil à son service. Le commerce mondial, une arme de négociation. Les alliés, des sujets sous conditions. Et toute contestation est vécue comme une trahison.
Un monde sous influence impériale
La présence de Donald Trump à la tête des États-Unis ne signifie pas simplement un changement de politique. Elle marque une rupture avec les règles établies du droit international, de la diplomatie et même de la démocratie. Son comportement à La Haye, ses décisions militaires en Iran, ses menaces envers l’Europe : tout indique qu’il ne se voit pas comme un président, mais comme un souverain.
Dans cette vision du monde, la volonté d’un seul homme remplace les institutions, les traités, et les équilibres historiques. Trump ne dirige pas : il règne. Et ce règne, à la manière des monarques d’antan, ne tolère ni limites, ni contre-pouvoirs.