Les conséquences du réchauffement climatique sur le sport en question
Les incendies dévastateurs qui frappent actuellement Los Angeles, ville hôte des Jeux Olympiques de 2028, sont une illustration frappante des impacts du dérèglement climatique. Alors que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une hausse moyenne mondiale de +1,6 °C par rapport à l’ère préindustrielle, les événements climatiques extrêmes deviennent un défi majeur pour le sport et ses grandes compétitions.
Maël Besson, expert en transition écologique du sport et fondateur de l’agence Sport 1.5, analyse les conséquences du changement climatique sur le monde sportif et la vulnérabilité des JO de Los Angeles face à ces phénomènes.
Un dépassement symbolique et inquiétant du seuil de +1,5 °C
« Lorsque l’on parle d’une augmentation de la température mondiale de +1,6 °C, il s’agit d’une moyenne », rappelle Maël Besson. « Certains endroits, comme la France, connaissent des hausses encore plus marquées, pouvant atteindre +2 °C. Dans les Alpes françaises, l’augmentation des températures varie entre +2,2 °C et +3,3 °C selon les stations. »
Cette hausse a des conséquences concrètes : davantage de journées de fortes chaleurs (+35 °C), une intensification des sécheresses, des précipitations extrêmes et une augmentation des incendies. Ces aléas ne sont pas sans impact sur la pratique sportive et les infrastructures.
Le sport déjà touché par le réchauffement climatique
« En France, on observe déjà des sécheresses multipliées par deux, ce qui affecte les terrains engazonnés et des sports comme le football, le rugby ou le golf », explique l’expert. « Les fortes précipitations ont, quant à elles, augmenté de 50 %, causant des inondations dans les stades et endommageant des sites naturels utilisés pour les sports d’extérieur, comme les sentiers de randonnée ou les rivières. »
Les risques d’incendies, eux aussi amplifiés, restreignent l’accès à de nombreux espaces boisés pour des activités comme le VTT, le trail ou l’escalade. Même la montagne n’est pas épargnée : la chaleur et la sécheresse accroissent les risques de feux de forêt à haute altitude.
Des JO sous la menace des incendies
Les incendies qui ravagent actuellement Los Angeles sont un exemple des défis climatiques auxquels les grands événements sportifs doivent se préparer.
« Ce qui favorise les incendies, ce sont les sécheresses et les fortes chaleurs, intensifiées par le dérèglement climatique. Couplées à des vents violents, comme ceux qui soufflent actuellement à Los Angeles, avec des rafales allant jusqu’à 160 km/h, ces conditions provoquent des incendies d’une rare violence », observe Maël Besson.
Selon lui, ces incendies pourraient avoir des conséquences directes sur l’organisation des Jeux Olympiques de 2028 : « Les JO de Los Angeles sont vulnérables. Si des incendies similaires se produisent en 2028 et touchent les infrastructures olympiques, il y a un risque qu’ils ne puissent pas être organisés comme prévu, ou en intégralité. »
Une préparation essentielle pour le sport face au climat
Pour éviter des perturbations majeures, le monde du sport doit anticiper les impacts du réchauffement climatique. Des outils comme Climadiag, développé par Météo France, permettent de modéliser les risques climatiques à l’échelle locale. Mais cette adaptation reste un défi de taille, alors que les aléas climatiques se multiplient et s’intensifient.
Maël Besson conclut : « Ces événements extrêmes sont un signal clair. Le sport, tout comme d’autres secteurs, doit intégrer le climat dans sa préparation et son organisation. Sans cela, les grandes compétitions internationales, comme les Jeux Olympiques, risquent de devenir de plus en plus difficiles à planifier et à maintenir. »
En 2028, Los Angeles pourrait bien être un test grandeur nature de la résilience du sport face à la crise climatique mondiale.