Quand la loyauté journalistique devient servilité

Pierre Réginald Boulos est tombé.
Arrêté aux États-Unis. ICE l’accuse de soutien à la déstabilisation d’Haïti et de collaboration avec des chefs de gangs affiliés à une organisation terroriste étrangère. Rien de moins.
Le Département d’État américain parle de Viv Ansanm comme d’une organisation terroriste internationale. Le mot est lâché : terrorisme.

Mais à Port-au-Prince, pas de panique. Le fan-club est fidèle.

Ils sont déjà là. Les journalistes complaisants. Les amis des gangs. Les pseudo-analystes qui vous fabriquent des excuses comme on fabrique des contes pour enfants. Tous prêts à défendre leur héros. À coup de chroniques mensongères. À coup d’indignation sélective.

Ils vous attendent, cher Boulos, avec des fleurs.
Des fleurs pour l’homme arrêté. Des fleurs pour l’homme accusé. Des fleurs pour l’homme qui, depuis des années, joue avec le feu dans un pays déjà en cendres.

La servilité est une maladie. Et certains de nos journalistes en sont atteints au dernier degré. Serviles jusqu’à l’aveuglement. Ils n’ont jamais posé de questions. Jamais douté. Jamais regardé en face les accusations qui vous collent à la peau.

Pendant ce temps, Haïti brûle. Des familles fuient. Des enfants meurent. Des gangs règnent. Et eux ? Ils continuent à vous tresser des couronnes.

Alors oui, réjouissez-vous, cher Boulos : vos amis sont loyaux. Plus que loyaux : ils sont à genoux.

Mais une question reste entière : combien de temps encore ce théâtre tiendra-t-il ? Car aujourd’hui, ce n’est pas un éditorial d’Alternance Media TV. Ce sont les États-Unis qui parlent. Et quand Washington parle, même les plus serviles finissent par se taire.

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.