Port-au-Prince, 16 septembre 2025 – Jamais l’expression « chaise musicale » n’aura aussi bien décrit l’instabilité du système judiciaire haïtien. En moins d’un mois, le parquet de Port-au-Prince a vu défiler quatre commissaires du gouvernement. Une valse de nominations et de révocations qui fragilise encore une institution déjà minée par l’ingérence politique et la méfiance populaire, observe, dans sa chronique, Ralph Siméon, éditorialiste politique d’ « ALTERNANCE MÉDIA «
Tout a commencé le 19 août avec la mise en disponibilité sans solde de Me Frantz Monclair, sanctionné pour « faute grave » après la libération controversée de l’ancien sénateur Nenel Cassy. À peine remplacé, son successeur, Me Guy Alexis, installé le 25 août, est rapidement écarté sans explication publique.
Le même jour, c’est Me Roosevelt Cadet qui est désigné commissaire par intérim. Mais son mandat n’aura duré que 22 jours. Ce mardi 16 septembre, il a dû céder sa place à Me Fritz Patterson Dorval, transfuge du parquet de Petit-Goâve, qui devient ainsi le quatrième responsable à se succéder en moins de trente jours.
Dans des propos relayés par la presse, Me Roosevelt Cadet a confirmé qu’il n’était plus en fonction. « C’est une décision prise au plus haut niveau. Je reprends mes fonctions de substitut de façon automatique », a-t-il déclaré, tout en rejetant les rumeurs selon lesquelles sa révocation serait liée à la réouverture du dossier Nenel Cassy.
Mais au-delà des démentis et des discours, les faits sont là : à deux semaines de la réouverture des travaux judiciaires, la plus importante juridiction du pays est ballottée par des changements incessants, au moment même où elle croule sous des dossiers cruciaux, enquêtes sur les assassinats politiques, poursuites pour corruption, crimes liés aux gangs armés.
Ces nominations précipitées, puis aussitôt annulées, interrogent : s’agit-il de simples maladresses administratives ou d’une mainmise politique directe sur la justice ? Une chose est sûre , cette instabilité chronique renforce l’image d’un parquet transformé en terrain de jeu, loin de la mission première d’assurer la poursuite de l’action publique dans l’intérêt de la nation.
Une fois de plus, la population haïtienne se retrouve face à une justice déstabilisée, instable et soumise à des intérêts obscurs. Pendant que les commissaires se succèdent , l’impunité, elle, reste solidement en installée.
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