À la veille d’un sommet crucial sur l’avenir de la solution à deux États, une nouvelle vague de pays reconnaît officiellement l’État de Palestine.


Malgré de fortes pressions exercées par les États-Unis et Israël, trois puissances occidentales – le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie – ont officiellement reconnu, ce dimanche 21 septembre, l’État de Palestine. Cette annonce intervient à la veille de l’Assemblée générale des Nations unies, où doit se tenir lundi un sommet consacré à la solution à deux États, coprésidé par la France et l’Arabie saoudite.

Le Portugal doit également franchir le pas ce dimanche, rejoignant ainsi une dizaine de pays – dont la France – qui s’apprêtent à confirmer leur reconnaissance formelle.

Londres, Ottawa et Canberra changent de cap

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré dans une allocution filmée :

« Aujourd’hui, pour raviver l’espoir de paix et d’une solution à deux États, je déclare clairement que le Royaume-Uni reconnaît officiellement l’État de Palestine. »

Longtemps allié indéfectible d’Israël, Londres avait conditionné sa reconnaissance à un cessez-le-feu durable à Gaza. Mais face à la dégradation de la situation, le gouvernement travailliste a décidé d’agir. Une décision dénoncée par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui accuse le Royaume-Uni de « récompenser le terrorisme monstrueux ».

De son côté, le Premier ministre canadien Mark Carney a souligné que cette reconnaissance s’inscrivait dans une démarche internationale visant à préserver la perspective d’une coexistence pacifique :

« Le Canada reconnaît l’État de Palestine et offre de travailler en partenariat afin de porter la promesse d’un avenir pacifique pour les deux peuples. »

En Australie, le Premier ministre Anthony Albanese a lui aussi officialisé la reconnaissance, saluant « les aspirations légitimes et de longue date du peuple de Palestine à un État qui lui soit propre ».

Une dynamique internationale

Ces reconnaissances renforcent un mouvement amorcé depuis plusieurs mois : plus des trois quarts des 193 États membres de l’ONU reconnaissent déjà l’État palestinien, proclamé en 1988 par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Le Portugal, qui avait annoncé sa décision dès juillet, officialise également sa reconnaissance ce dimanche, invoquant « l’évolution extrêmement préoccupante du conflit », marqué par des menaces répétées d’annexion des territoires palestiniens.

Contexte dramatique à Gaza

Ces gestes diplomatiques surviennent alors qu’Israël a lancé une offensive terrestre et aérienne d’ampleur contre la ville de Gaza. L’armée israélienne promet d’y frapper avec une « force sans précédent », provoquant l’exode massif de près d’un demi-million d’habitants et aggravant une crise humanitaire déjà dramatique. L’ONU a déclaré l’état de famine dans l’enclave.

Mardi, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza – accusation rejetée par Tel-Aviv, qui parle de « propagande mensongère ».

Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas, qui a coûté la vie à 1 219 personnes en Israël, la riposte militaire a provoqué la mort de plus de 65 000 Palestiniens selon le ministère de la Santé de Gaza, en majorité des civils.

Une étape symbolique mais décisive

La reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie représente un tournant diplomatique majeur : trois pays historiquement proches d’Israël choisissent désormais d’appuyer, de façon claire, la voie d’un État palestinien indépendant.
Un pas symbolique, certes, mais qui pourrait relancer les discussions autour d’une paix durable – à condition que la solution à deux États, fragilisée par des décennies de conflit, puisse encore être sauvée.

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.

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