Il leur a fallu dix-huit mois pour ne rien faire. Et voilà que, à quatre mois de la fin de leur mandat, c’est l’ambassadeur américain qui vient rappeler aux membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) qu’ils doivent enfin travailler.
De retour de New York, Henry T. Wooster, chargé d’affaires des États-Unis à Port-au-Prince, a été clair : il faut un plan précis contre les gangs et un calendrier électoral. En langage diplomatique, cela s’appelle une « exhortation ». En langage haïtien, c’est une leçon magistrale donnée par le professeur américain à ses élèves indisciplinés.
« Les postes politiques ne sont pas à vie »
Wooster a même pris soin de rappeler une vérité élémentaire : « Les postes politiques ne sont pas à vie. » Traduction : le CPT n’est pas un club privé. Son mandat, fixé par l’accord du 3 avril 2024, expire le 7 février 2026. Et nous sommes déjà en octobre 2025. Il reste quatre mois. Pas un jour de plus.
Dix-huit mois perdus
Pendant un an et demi, le CPT a multiplié les discours creux, les querelles internes et les promesses de « concertations ». Résultat : pas de feuille de route, pas de calendrier électoral, pas de stratégie claire contre les gangs. Aujourd’hui, c’est Washington qui dicte l’agenda.
La tutelle qui ne dit pas son nom
Soyons honnêtes : ce n’est pas Port-au-Prince qui décide. C’est l’ambassade américaine qui fixe les priorités. Et Wooster ne s’en cache pas. Sécurité d’abord, élections ensuite. Le CPT n’a plus qu’à obéir, faute d’avoir su gouverner.
Quatre mois pour sauver la face
Alors, chers messieurs-dames du CPT, la récréation est terminée. Le professeur Wooster a parlé. Quatre mois, pas un de plus, pour prouver que vous servez encore à quelque chose. Sinon, l’histoire retiendra que vous n’aurez été qu’une parenthèse inutile dans une transition sous tutelle.