Alternance Média – La Maison-Blanche, symbole de la République américaine, se transforme sous la main de Donald Trump. Depuis lundi 20 octobre, les bulldozers ont entamé la démolition d’une partie de l’aile Est afin de laisser place à une salle de bal géante de plus de 8 000 m², soit l’équivalent d’un terrain de football. Le projet, évalué à 250 millions de dollars, est financé par des fonds privés que le président dit avoir collectés auprès de « généreux patriotes et de superbes entreprises ».
Mais la polémique enfle. Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’État et rivale malheureuse de Trump en 2016, n’a pas mâché ses mots. Sur X, elle a lancé un avertissement direct aux Américains : « Ce n’est pas sa maison. C’est votre maison. Et il est en train de la détruire », accompagnant son message d’une capture du Washington Post montrant la façade éventrée.
La sénatrice Elizabeth Warren, figure du camp démocrate, a renchéri sur le ton de l’ironie : « Vous dites que le coût de la vie explose ? Donald Trump ne peut pas vous entendre par-dessus le bruit des bulldozers. »
Un projet inédit depuis Truman
Jamais, depuis la grande rénovation orchestrée par Harry Truman entre 1948 et 1952, un président n’avait osé toucher à la structure historique de la Maison-Blanche. Jusqu’ici, les changements restaient cosmétiques : repeindre, aménager, ajouter une touche personnelle. Trump, lui, a choisi la voie radicale. « Ils ont voulu une salle de bal pendant 150 ans, et j’offre cet honneur à ce merveilleux endroit », a-t-il justifié lundi, expliquant que l’East Room, avec ses 200 places, ne permettait pas d’accueillir dignement les chefs d’État étrangers.
L’ancien promoteur immobilier, fidèle à son image de bâtisseur mégalomane, inscrit ce chantier dans un vaste programme d’« embellissement » de Washington.
Mar-a-Lago au cœur de Washington
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Trump imprime à la Maison-Blanche le style clinquant de sa propriété de Mar-a-Lago en Floride. La roseraie s’est muée en patio carrelé, couvert de parasols jaunes et blancs, mobilier copié sur celui de son club privé. Il a même fait installer une sonorisation capable de faire résonner ses tubes favoris, tel le célèbre « YMCA », entendu récemment depuis les bureaux de la presse présidentielle.
Le Bureau ovale, lui, brille désormais de dorures et de tableaux grandiloquents. Des montages « Avant/Après » circulent sur les réseaux sociaux, entre fascination et consternation.
Le symbole d’une République en mutation
La Maison-Blanche n’est pas seulement une résidence présidentielle. C’est un symbole. Par ses choix architecturaux, Trump ne modifie pas seulement des murs : il bouscule l’image d’une présidence sobre, républicaine, en rupture volontaire avec les fastes monarchiques.
En construisant sa salle de bal de 250 millions de dollars, il impose une vision personnelle, marquée par le luxe et l’excès, au cœur même du pouvoir américain. Et c’est cette appropriation qui scandalise ses adversaires. Pour Hillary Clinton et une large partie de l’opinion, il s’agit moins de travaux que d’une véritable défiguration.
👉 Alternance Média suivra de près l’évolution de ce chantier, qui pourrait redessiner la Maison-Blanche – et avec elle, l’image de l’Amérique.