Port-au-Prince, 24 octobre 2025 – L’Archevêché de Port-au-Prince a confirmé avec tristesse et inquiétude l’enlèvement du Révérend Père Jean Julien Ladouceur, curé de la paroisse Sainte-Claire de Petite Place Cazeau. Le prêtre a été enlevé le mercredi 23 octobre 2025 à Delmas, alors qu’il circulait à bord de son véhicule en compagnie de trois autres personnes. Ces dernières ont été relâchées, mais le religieux demeure aux mains de ses ravisseurs.

Cet acte s’inscrit dans une vague persistante d’enlèvements qui touche indistinctement prêtres, fidèles et simples citoyens dans la capitale et ses environs. Selon l’Archevêché, une « recrudescence alarmante des cas d’enlèvements » est observée particulièrement dans la commune de Delmas, autrefois considérée comme relativement sûre.

L’Archevêché interpelle les autorités

Dans son communiqué, l’institution religieuse dénonce avec fermeté la spirale de violence qui gangrène la société haïtienne. Elle souligne l’incapacité de l’État à sécuriser la population et à reprendre le contrôle des zones dominées par les gangs armés. Cette situation, qualifiée d’« insoutenable », met en péril la dignité humaine et la paix sociale.

« Rien n’est plus urgent aujourd’hui que la sécurité et la paix », insiste l’Archevêché, qui appelle les autorités politiques et policières à assumer pleinement leurs responsabilités face à la souffrance des familles et à la fragilité de la nation.

Appel à la prière et à la solidarité

Dans ce contexte dramatique, l’Église invite les fidèles :

à intensifier leurs prières pour la libération du Père Jean Julien Ladouceur et de toutes les personnes enlevées ; à rester vigilants, solidaires et à éviter la propagation de rumeurs ou d’informations non vérifiées ; à s’engager pour une société où règnent justice, paix et respect de la dignité humaine.

En dénonçant ce nouveau rapt, l’Église met l’État face à son échec : protéger la vie et la dignité de ses citoyens. Plus qu’un appel spirituel, c’est un cri politique et social qui résonne : sans sécurité, il n’y a ni paix, ni justice, ni avenir pour Haïti.

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *