Dans un pays rongé par l’insécurité et la crise économique, où l’exil apparaît comme l’unique horizon pour une jeunesse en quête d’avenir, l’Université de la Fondation Dr. Aristide (UNIFA) a célébré, ce dimanche 2 mars 2025, la graduation de centaines d’étudiants issus de multiples disciplines, de la médecine au droit, en passant par l’ingénierie et l’économie. Ce moment solennel, contrastant avec la morosité ambiante, incarne une lueur d’espoir et souligne l’importance du savoir comme levier de transformation sociale. Jadis au cœur des controverses liées à sa gestion du pouvoir, Jean-Bertrand Aristide s’attèle désormais à façonner un héritage éducatif, proposant aux jeunes une alternative aux spirales de la violence et du désespoir.

Dans un contexte où la faillite de l’État accentue l’effondrement des structures sociales, l’éducation se dresse comme l’un des derniers bastions contre la déliquescence nationale. Loin des armes destructrices qui gangrènent la société, Aristide mise sur l’arme du savoir, convaincu que seule l’intelligence collective pourra redresser Haïti. Pourtant, ces diplômés, malgré leur ambition et leur formation, se heurtent à une réalité implacable : un marché du travail exsangue et un climat socio-politique qui pousse à l’exode. Si rien n’est fait pour enrayer cette fuite des cerveaux, l’investissement éducatif risque de ne profiter qu’aux nations étrangères. En l’absence de réformes profondes, la nation pourrait voir s’éteindre la flamme de ces jeunes talents, alors qu’ils devraient en être le moteur.