Par Jameson LIZENCE, journaliste politique d’ ALTERNANCE MÉDIA

Dans un contexte où Haïti connait d’énormes critiques, le Conseil Présidentiel de Transition continue encore à faire preuve d’insouciance. Selon ce petit dicton Haïtien » Men anpil, chay pa lou » on aurait pu avoir un Conseil Présidentiel de Transition (CPT) qui prend en compte les exigences du moment et réflechit sur la meilleure manière de présenter l’image du pays sur le plan international et fait preuve d’une grande capacité de Leadership et de management c’est-à-dire de prouver le sens de responsabilité nécéssaire sur le plan national. Déjà, le fait d’avoir un exécutif composé de neuf (9) membres appelés conseillers-présidents est inquiétant tant sur le plan économique que sur le plan socio-politique. Si on est d’accord que ce qui se fait et se répète peut continuer à être fait et être répété, du coup, on est d’accord qu’avec Edgard Leblanc-Fils, on a eu une perspective des choses, une perspective de la crise Haïtienne et un mode opératoire. Mais, avec l’arrivée de Lesly Voltaire, on a une autre perspective de la situation ainsi qu’un nouveau mode opératoire. Et, cette démarche peut, en effet, se répéter pour les autres conseillers allant, l’un à la suite, devenir Coordonateur. Edgard avec son permier-ministre Conille, Voltaire avec son premier-ministre Fils-Aimé et, une possible suite, jusqu’à l’organisation probable des élections prévues pour la fin de cette année. Alors, comment peut-on expliquer aux internationaux ainsi qu’aux nationaux ce changement de perspective chaque cinq mois? Dans un tel contexte, quel est le problème qu’on peut résoudre véritablement et établir les structures nécéssaires consistant à empêcher sa reproduction quand chacun agit comme s’il avait son propre agenda?
Ce comportement d’Haïti n’est même pas un comportement périphérique -puisque le pays périphérique, lui, pour survire, il est obligé d’exporter ses ressources et ses mains-d’œuvre, mais, dans notre cas, sans voir partir nos compétences à cause de l’insécurité, on gaspille les ressources financières et matériels de l’État- encore moins, un pays en voie de developpement. Parce que tendre vers le développement exige l’atteinte d’un but, on aurait dû avoir des actions coordonnées qui permettraient de partir d’un point A à un point B c’est-à-dire il serait mieux de procéder dans une logique de liaison et de continuité avec une certaine flexibilité qui garantirait les possibles adaptations aux nouvelles contraintes. Le fait que chacun a sa propre préoccupation, cela ne consiste qu’à retarder et minimiser certaines stratégies qui pourraient être bien éfficaces.
Pour Edgard Leblanc-Fils, être présent sur la scène internationale avec surtout la question de dette de l’indépendance (excellente idée) est prioritaire autant que la recherche de solution aux problèmes nationaux. Pour Lesly Voltaire, on a une priorité à ce qui est nationale -la question du banditisme. Mais, empêché par des déchirements internes où on fait primer la politique sur ce qui est technique -cas du gouverment de Fils-Aimé et de la Direction générale de la police -on risque de voir écouler un précieux.
Toutefois, il faut comprendre la fonction de premier-ministre est une fonction purement politique exigeant une très grande capacité de leadership sans nier la technique autant la fontion de directeur général est fonction purement technique exigeant une très grande capcité de management sans nier la politique. Car, la résolution des problèmes techniques peut apporter autant que la résolution des problèmes politiques, mais l’enjeu réside dans la coordination. Dans ce cas, il faut savoir faire cohabiter ces deux processus: d’abord, le processus politico-technique où les décisions politiques visent à faciliter de bons résultats techniques avec un leadership soutenu par le management. Ensuite, le processus technico-politique où les décisions techniques apportent de très bons résultats politiques avec un management soutenu par le leadership.
Ainsi, pour empêcher le pire, il serait nécéssaire que les conseillers-présidents se rendent compte qu’il est temps d’agir sur le concret. Autrement dit, de résoudre le problème crucial du pays (le banditisme) afin qu’ils puissent donner non seulemnt un air d’espoir aux Haïtiens qui ne savent plus quoi faire mais aussi, de passer le pouvoir politique à un président élu pour que cette situation anarchique -une caractéristique du sous-développenment -soit bannie.
Jameson LIZINCE est expert en gestion de projet, diplômé en gestion des ressources humaines, étudiant en sciences politiques à IERAH de l’Université d’ État d’Haïti et journaliste politique pour ALTERNANCE MÉDIA