Par Jameson LIZINCE, journaliste politique de la rédaction

À un moment où les choses semblent aggravées davantage, Fritz Alphonse Jean n’a pas empêché son accession à la du pouvoir politique. Confiant, il fait des promesse louables: restaurer la sécurité, organiser un référendum pour consulter la population et garantir des élections transparentes. Mais, que se passera-t-il s’il se rend compte que les deux premiers n’ont rien réalisé? La police est-elle maintenant équipée? A-t-elle en disponibilité, les ressources nécéssaires: Armes, blindés, élicoptères de guerre, etc.? Alphonse, va-t-il, à son tour, faire quelque chose? Comme, libérer les routes nationales, établir la paix dans le pays. L’État Haïtien ne dispose-t-il pas, en ce moment, les ressources humaines et matériels nécéssaires pour l’exécution des tâches primordiales? Puisque, dans cette conjoncture, diriger suppose l’acceptation de ses responsabilités: combien de temps, sur ses cinq mois, le président Fritz Alphonse Jean, aura-t-il besoin pour mieux comprendre la situation et mettre en place les dispositifs nécéssaires en vue de répondre aux exigences du contexte? Ne devrait-t-il pas se montrer intransigeant, au cas où il décide et veut faire de sa présence un cas nécéssaire? Entre le pessimisme et l’optimisme, où le citoyen peut-il, lui, trouver le point d’équilibre?
Dans tous les cas imaginables, c’est un impératif pour l’État de rétablir son autorité. Que l’on se réfère à Max Weber ou à Nobert Élias, l’État est cette personne à qui est appartenu le monopole de la violence légitime. La violence légitime permet à l’État d’avoir la main-mise sur l’ensemble de son térritoire. Toutefois, pour avoir cette main-mise, l’Homme d’État doit se montrer à la hauteur. En ce sens, il serait important que le pouvoir en place se rappelle deux choses de l’une des plus grandes figures politiques et intellectuelles du 19è siècle Haïtien. Ce grand homme, c’est Anténor Firmin; celui pour qui on une grande révérence tant sur le plan national que sur le plan international. Très souvent, on se rappelle le passé pour faire du chantage mais, maintenant il est temps de se rappeler le passé comme un outil pouvant nous permettre une meilleure compréhension des contextes. Firmin, en voyant l’ensemble des turbulences du pays à son époque, l’a bien compris et déclare: « Haïti est assez abaissée par la tyrannie pour ne point ressentir le mépris qu’attire sur elle son gouvernement, en sacrifiant la dignité nationale à de machiavéliques combinaisons » « L’effort dans le mal ». Il faut comprendre qu’à l’époque de Firmin, il a mis l’accent sur la Tyrannie mais, dans notre cas, c’est l’anarchie dans sa forme la plus complète. Toutefois, il y aura toujours de problèmes au sein de la communauté. Ce ne sont pas les problèmes qui sont vraiment le problème mais, l’incapacité à chercher la meilleure solution qui est la plus néfaste. Hannah Arendt l’a très bien dit: « quand la faculté de penser est déffaillante, du même coup, disparait la faculté de distinguer ce qui est bien de ce qui est mal » Qu’est-ce la politique ? » Penser, c’est d’abord réfléchir ( logiquement, rationnellement); cela permet d’agir.
La deuxième chose sur Firmin, lorsqu’on l’a choisi en qualité d’envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiare à la Havane (Cuba), il a bien compris ce que cela a voulu dire et il l’a clairement dit: « en acceptant un poste de Ministre d’Haïti à l’étranger, j’avais du même coup cessé de compter comme membre d’un parti politique quelconque, étant le représentant du pays tout entier, c’est-à-dire de l’ensemble des Haïtiens. » « L’effort dans le mal ». Cette position de Firmin exige un véritable dépassement de soi. Pourquoi? Parce que l’homme politique ne devrait avoir aucun autre objectif que de servir son pays. Ce serait aussi ça l’objectif des partis politiques. Autrement dit, l’essence est dans le service. Quand un dirigeant accepte des responsabilités d’une communauté ou est élu par une communauté, il faut qu’il comprenne que l’attente de cette population ne va être comblée tant que ce dirigeant ne commence pas à servir. C’est cette maturité que devrait cultiver l’homme politique d’aujourd’hui. Et, c’est peut-être en cela que réside la notion du patriotisme. Un patriote qui ne sert pas son pays n’est pas un patriote car le patriotisne est du domaine du concret. C’est l’expression du sentiment d’être appartenu à une communauté.
En ce sens, le pouvoir politique doit comprendre que les besoins de sa communauté mérite d’être pris en charge et s’engage à optimiser ses efforts car le pays n’appartient pas à des Partis politiques mais, aux citoyens qui expriment des besoins.
Jameson LIZINCE est expert en gestion de projet, diplômé en gestion des ressources humaines, étudiant en sciences politiques à IERAH de l’Université d’ État d’Haïti et journaliste politique pour ALTERNANCE MÉDIA