Il y a quelque chose d’incompréhensible dans la haine dont Andre Michel fait l’objet.Quelque chose qui, à proprement parler, dépasse l’entendement. Depuis son soutien, sans participation direct, au premier ministre Ariel Henry , l’avocat et homme politique fait face à un déferlement de haine dans des  médias, relayé jusqu’à la surenchère sur les réseaux sociaux par une partie de la classe politique, le CPT et des influenceurs au service des trafiquants et des criminels

Ce climat délétère a atteint son paroxysme lorsque quelques individus par manque d’éducation et de culture politique ont pu insulter en direct sur les réseaux le porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire ( SDP) lors de son passage sur la frontière de Ouanaminthe- Dajabon. La presse étrangère s’étonne d’une telle violence.Car, si on regarde son parcours politique, qu’est- ce qui justifie une haine aussi viscérale ?Je cherche.

Est- ce d’avoir, comme responsable et opposant politique, combattu le  puissant clan mafieux PHTK , en menant des actions judiciaires, au péril de sa vie, devant les tribunaux pour des faits de corruption ? Cela devrait lui valoir notre reconnaissance, tout comme d’avoir rencontré des étrangers pour expliquer la nature du régime Phtkist. 

Est-ce parce qu’il a su trouver les mots justes dans ses conférences de presse, pour mobiliser les citoyens,après le choc des massacres de la Saline et de Carrefour Feuille par le régime PHTK, lesquels massacres ont été confirmés par l’ONU et la DCPJ ?

Comment oublier, en effet, lors des grandes manifestations, les discours prononcés par un André Michel fiévreux, visiblement éprouvé après avoir enchaîné les enterrements des militants assassinés par le régime, et salué par plusieurs standing ovations des centaines de milliers de manifestants? C’était il y a 5  ans, cela semble une éternité. «  Fok gouvènman arete gang yo pou moun la Saline jwen jistis, Fok prosè Petrocarib a fèt, Fok yo arete moun kap vann zam, kap nan KORIPSYON . Leta dwe proteje tout sitwayen »Alors, pourquoi cette haine opiniâtre ?

Est ce pour avoir dit qu’il fallait arrêter tous ceux qui ont détourné les biens et les derniers publics?Au- delà du simple constat de l’abaissement du débat politique,  dramatique pour la cohésion nationale, on peut tenter de définir les contours, idéologiques,propagandistes , pécuniaires et intellectuels qui motivent un tel déchaînement tant sophismes, contradictions, procès d’intention et malhonnêteté intellectuelle  semblent en être les principaux ressorts. 

André Michel a vu déferlé un torrent d’attaques « ad personam « parfaitement conformes à la réthorique désormais bien connue de la presse haineuse : assigner à la déstabilisation politique toute personnalité intransigeante sur les principes républicains et la corruption . Ce procédé intellectuellement paresseux a déjà ciblé différentes personnalités : Pierre Espérance du RNDDH, Evans Paul  ancien secrétaire général de la KID, Gérard Pierre Charles, Serge Gilles, Victor Benoit, Liliane Pierre- Paul, Jean Monard Mettelus et donc André Michel, tour à tour qualifiés de « déstabilisateurs » ou d’« emmerdeurs « .

Quiconque s’intéresse à minima au paysage politique haïtien connaît pourtant la colonne vertébrale idéologique et la loyauté du représentant de l’accord du 21 décembre: radical sur les questions relatives à la probité, intransigeant sur les questions relatives aux trafics de drogue, d’armes à feu et contrebande, attaché au principe de l’égalité devant la Loi. On peine à y voir un quelconque rapport avec ce qui se passe dans le pays. Aujourd’hui, ce qui se passe dans le pays c’est le résultat de 20  ans de Lavalas et de 10 ans de PHTK au pouvoir. C’ est aussi le résultat d’une bourgeoisie qui fait du trafic d’armes et de munitions un commerce rentable.

André Michel aurait , aujourd’hui , trahi ses convictions et les haïtiens si et seulement s’il avait profité de sa proximité avec Ariel pour se servir dans les caisses de l’État, s’il avait profité de sa position pour devenir débiteur de l’ONA, de la BNC comme c’est le cas de 3 conseillers au sein CPT, s’il avait profité pour placer ses amis dans les meilleurs postes de l’administration, s’il avait profité pour placer ses partisans, sa famille dans des consulats et ambassades, s’il avait abusé de sa position pour entreprendre des trafics de drogue et d’armes à feu, s’il avait , enfin, profiter pour s’enrichir. Visiblement ce n’est pas le cas, s’il faut croire : Rudy Thomas Sanon, John Colem Morvan, Pierre Espérance du RNDDH, FJKL, ULCC, DCPJ, État -Unis, Canada, République Dominicaine, l’ ONU, Parquet de Port- au – prince. tout ce petit beau monde, chantre  de la lutte contre la corruption en Haïti. On a beau cherché, on ne trouve nulle trace d’une quelconque infraction pénale ou ethnique dans  son parcours et on s’étonne de devoir rappeler une chose aussi évidente. 

En revanche, j’en connais beaucoup qui sont sous des sanctions internationales , interdire de voyager en Amérique du Nord et en République Dominicaine, peut-être bientôt dans le monde entier pour des faits de blanchiment d’argent, enrichissement illicites, trafics de drogue, d’armes à feu et de munitions, peut-être aussi trafic d’organes, s’il faut croire Lesly Voltaire.90% des hommes politiques haïtiens de ces 15 dernières années sont en contraventions, soit avec la DCPJ, soit avec ULCC, soit avec un juge d’instruction, soit avec des parquets du pays, notamment celui de Port-au- Prince. Aujourd’hui, il suffit d’aller voir le service recouvrement de l’ONA pour se rendre compte que la quasi totalité des hommes politiques haïtiens et certains journalistes , soit directement ou indirectement,sont débiteurs, insolvables de l’ONA. 

Dans la lutte contre la corruption, André Michel seul contre tous

Les médias ne font plus de l’information, mais de la communication pour ceux et celles qui peuvent payer. Ce ne sont pas les citoyens qui détestent André, mais plutôt les médias qui le désigne comme cible idéale.Qui peut sérieusement dire qu’ André Michel est plus dangereux que ces narco trafiquants?. Malheureusement, grâce à leur argent sale, ils achètent le silence des médias.

Sauf que l’ennemi public numéro 1 est André Michel, le plus talentueux et le plus honnête de sa génération. André Michel subit également un procès en « opportunisme » ou « carriérisme « . Certes , il a soutenu Ariel Henry après l’assassinat crapuleux du président  Jovenel Moise, alors qu’il s’était pendant 22 ans dans l’opposition, cette initiative, qui est éminemment discutable donne du grain à moudre à ses opposants.Ceux qui le critiquaient, Jadis, pour avoir été trop radical avec Jovenel Moise, et qu’il aurait dû négocier avec le président. Et bien oui aujourd’hui ce sont ces mêmes journalistes et hommes politiques , qui sont au pouvoir aujourd’hui qui le critiquent pour avoir accepté la main tendue d’Ariel Henry en 2021.Pour autant qui, dans la vie politique haïtienne peut échapper au procès en « opportunisme «  ou en « trahison «  ?L’accord du 06 mars 1997 entre l’Espace de concertation et le feu président René Préval, la nomination en 2014 de M. Evans Paul comme premier ministre de Michel Martelly avec la participation des personnalités comme Victor Benoit, Mozart Clairisson, ou encore le gouvernement de Jacques Édouard Alexis en 2006 avec des ministres de l’OPL – Fusion- KID- UNION .

Toutefois à défaut d’y adhérer , quand on se définit comme Républicain, comment ne pas le comprendre dans un contexte de  perturbation  ou le seul scénario qui n’était pas prévu justement c’était l’ assassinat du président de la République.Est-ce que cela fait de lui un traître ?  Un opportuniste ?  Je ne le crois pas, dans la mesure où la situation politique était complètement chaotique et incertaine dans le pays. D’une part, la mort tragique du président, quoique à l’époque contesté et illégitime, a choqué tous les haïtiens, sauf les assaillants. Et que tout le monde attendait ce qu’il allait se passer au niveau de la police et de la justice, l’État était par terre. D’autre part, il y a l’accord de Montana, qui  ne voulait que  tout le pouvoir , avec leur président et leur propre premier ministre ce qui n’était réaliste. Donc la seule option qui restait c’était de soutenir Ariel Henry, dans la mesure que ce dernier n’avait pas et n’a toujours pas la réputation d’être ni un corrompu ni un trafiquant. 

Comment voulez-vous détester quelqu’un qui joue la transparence aux yeux de tous. Contrairement à ceux qui participent dans tous les gouvernements en toute discrétion. Ça c’est non je ne peux pas encourager cette pratique politique, c’est- à – dire la participation sans soutien, être à la fois être en même temps au au gouvernement et dans l’opposition.S’agissant de la mort de Jovenel Moise. Ce fantasme vient des gens qui regardent que les réseaux sociaux, qui ne lisent pas, qui n’observent pas les différentes procédures en cours tant en Haïti qu’aux États-Unis. Contrairement à d’autres, jamais son nom n’a  été cité par aucun inculpé , suspect ou condamné. Jamais son nom n’a  été dans un rapport quelconque de la police judiciaire.

Cette affaire est de l’hallucination pour des pauvres gens mal informés.. Le « contenu » de ces attaques personnelles sans fondement ne résiste pas à l’épreuve des faits. Elles n’en demeurent pas moins parfaitement conformes à une rhétorique . désormais bien connue d’une partie de la presse haïtienne et certains youtubeurs en quêtes de reconnaissance , faite de ressentiment, d’anathèmes et malhonnêteté intellectuelle. Cette frange de la presse haïtienne, qui par accointance avec des  riches hommes politiques corrompus, refuse de voir le réel par intérêt économique personnel et préfère diaboliser l’adversaire, en ignorant les faits.Cette presse haineuse et corrompue a besoin d’André Michel pour faire de l’audience et donner corps à sa dimension embourgeoisée. Car, ils roulent tous en Range Rover, Poshe Cayenne , Audi et Mercedes. Or, tout le monde le sait aucun journaliste haïtien n’a un salaire dépassant les 2000 dollars américain. Beaucoup de journalistes reprochent à ce dernier de ne pas les arroser en argent du temps où Ariel Henry était à la Primature. Sauf que, pour en donner il faut en avoir où il faut en trouver quelque part, soit dans la drogue  soit dans les caisses de l’État, donc l’argent des contribuables haïtiens.Et je crois, en Droit ça s’appelle la corruption.

Aujourd’hui André Michel  paye ses prises de position musclées sur les questions de corruption et trafic d’armes . C’est le seul qui a eu le cran de tenir tête à la famille Martelly et des groupes terroristes de «  Viv Ansanm « . Il est pris dans un feu croisé entre Lavalas- PHTK- Jovenelistes- ses anciens amis politiques -Journalistes et youtubeurs qui influencent des cerveaux vides. André a commis des erreurs politiques, c’est indéniable.

Il s’était englué dans un soutien total à Ariel Henry dans son obstination à un exécutif monocéphale. Mais, ce qui se joue contre lui n’est pas du combat politique. Pas même de la passion. Rien ne lui aura été épargné, il est devenu l’homme à abattre , celui que les Jovenelistes , PHTKistes , Lavalas, journalistes, gangs armés adorent détester. 

Il ne s’agit pas ici d’être naïf, ni de lui donner un  blanc seing . On peut parfaitement être en désaccord avec ses engagements et prises de position politiques. Encore faut-il que ce soit sur la base d’arguments fondés en raison. En refusant un vrai débat sur les enjeux sécuritaires et institutionnels , une partie de la presse haïtienne proche des hommes politiques, des trafiquants de drogue, d’armes à feu et munitions, s’exclut elle même du champs démocratique et de l’éthique de la discussion chère à Jürgen Habermas, selon laquelle c’est la force de l’argument qui doit l’emporter. Montaigne disait à ce propos : «  Je dois dire encore que j’accepte et approuve toutes attaques directes aussi médiocres soient-elles, mais que je suis très atteint par celles qui me sont portées en dehors des règles de bonnes conduites « ….

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.