la déchéance de la génération 2000 en Haïti, caractérisée par le libertinage, le dévergondage et l’incrédulité est compatible à ce qui se passe dans le paysage politique et plus particulièrement l’irresponsabilité de l’ État haïtien , explique dans son éditorial, Jeamson LIZINCE , journaliste politique à « ALTERNANCE MÉDIA «
Parmi les nombreux défis auxquels Haïti fait face, le constat d’une jeunesse en déroute est l’un de ces défis. Haïti voit en sein une jeunesse pour laquelle les valeurs morales, éthiques, civiques et, patriotiques ne sont plus nécéssaires; une jeneusse qui -de toute façon, doit/devrait assurer le relais. Cette génération appelée Génération Z (Béa Bourne) prenant en compte les personnes qui sont nées dans l’intervalle de 2001 à 2020 est couramment nommée « Génération 2000 » en Haïti.
Il faut comprendre que la vie de cette génération, dans un contexte mondial, est façonnée par trois choses(Béa Bourne). D’abord, la vie après le 11 septembre. Ensuite, la grande Récession. Enfin, l’accès à la technologie dès le plus jeune âge. Dans un contexte national, c’est l’instabilité à un niveau chronique sur le plan politique en particulier; le boulerversement de la société en général. L’enfant devra s’affronter/évoluer dans un paysage cynique.
Pourtant, la génération 2000 se voit critiquer de la manière la plus sévère que possible. Ils sont qualifiés d’anarchiste, de libertaire. Autrement dit, étant caractérisé par le libertinage, le dévergondage, l’incrédulité, ils sont responsables de ce qu’ils sont devenus. Pour certains, c’est l’irresponsabilité parentale ( Clarens F. Sanon, dans l’article de Laure J. Auguste pour le national). Pour d’autres, la géneration 2000 n’a pas fait le choix de sa perversité (Laure J. Auguste). Pourtant, pour la societé, la situation de cette jeunesse est alarmante.
Mais, où ont-ils été les avant-gardistes de la société? Où ont-ils été les agents de socialisation? Où se trouvaient-elles les organisations des droits humains? Où a-t-il été l’État? Où étaient-ils les hommes/femmes politiques haïtiens (nes)? Que faisaient-ils les Hommes/lesFemmes qui ont occupé les plus hautes fonctions de l’État?
Selon Durkheim, la famille, l’école, l’église désignent les principaux espaces de socialisation accompagnés des médias, des groupes de pairs, etc. (La toupie), aussi bien les réseaux sociaux et les téléphones intélligents (Jacques Amel, Sociologue). C’est-à-dire ce sont les lieux les plus idéaux et nécéssaires pour former et construire les citoyens futurs. Il faut, en effet, comprendre que le présent d’une génération est le passé d’une autre génération. Ainsi, les jeunes consituent la conséquence des ançiens. Du coup, c’est aux ançiens qu’il est réservé de transmettre les valeurs et normes morales; les valeurs et normes politiques, etc. En ce sens, la socialisation permet à une société de se maintenir. Elle se fait de trois manières: premièrement, par l’inculcation qui prend en considération le contexte social (aussi bien politique) de l’individu. Deuxièmement, par l’imprégnation de ce à quoi on se familiarise aussi bien de ce qui se répète. Troisièmement, par l’intéraction qui prend en compte non seulement les personnes avec qui on est en contact, mais aussi, les personnes à qui on s’idenfie.
La génération 2000 est cette génération qui a le courage de montrer ce qu’elle est et est devenue. Du coup, critiquer cette génération, c’est critiquer les autorités politiques à tous les niveaux; c’est critiquer l’État. Alors, comment imaginer un autre résultat en laissant le futur entre les mains des personnes, des hommes (dit politiques) qui ne savent même pas ce que c’est la Cité, encore moins, la chose publique. On a laissé à des inconnus la fonction de percevoir notre avenir et celui de nos petits enfants. Or, le raisonnement est fait pour combler les vides de la perception ou pour en étendre la portée (Bergson, la pensée et le mouvant). Il est nécéssaire de comprendre -comme dit Bergson- l’avenir se dessine d’avance.
En plus, si l’homme est effectivement le produit de son milieu, il n’a pas été réservé à cette génération de concevoir son milieu avant d’avoir certaines maturités.
La Génération 2000, qu’est-ce qu’elle a fait? Elle ne fait rien; sinon l’expression des choses qui lui ont été destinée. Tels que: Le libertinage, le Chawa-pete, le rabòday, les « 3 jours en classe, deux jours chawa, etc ». Du coup, d’après ce qui a été proposé, elle commence à montrer ses perpectives. Elle commence à proposer de nouvelles valeurs et de nouvelles normes. Elle tend vers quelque chose. Dans ce cas, on est directement en face de la socialisation dite inversée où les jeunes osent proposer aux plus âgés certaines valeurs.
La génération 2000 qui -remettant en question la société et voulant l’adapter à sa façon- est cette génération qui nous fait voir un danger qui aurait dû être évident. Elle permet de voir les lacunes qui n’ont pas pu être comblées. Autrement dit, la génération 2000, elle est cette image qui révèle la réalité et qui questionne les hommes et les femmes politiques en particulier et la sociéré en générale. Car, étant réfractaire aux nouvelles aspirations de cette génération, la société est maintenant capable de mesurer l’enjeu sur la pente. C’est une possibilité pour l’État de revoir ses politiques publiques sur tous les plans. D’où la sincérité d’une génération qui nous montre clairement ce qu’elle érite du passé. Un passé qui lui a fait échapper de la citoyenneté du monde -comme aurait pu répondre Diogène le cynique (La vie des Idées).
Toutefois, le pire est à épagner. Car la génération Alpha qui prend en compte l’intervalle de 2021 à 2040 (selon la chronologie de Béa Bourne) laisse à considérer les influences de la génération 2000 et, surtout, le contexte socio-politique actuel où la gangstérisation est pleine expansion.
ameson LIZINCE est expert en gestion de projet, diplômé en gestion des ressources humaines, étudiant en sciences politiques à IERAH de l’Université d’ État d’Haïti et journaliste politique pour ALTERNANCE MÉDIA