Par Maitre André Michel

Sécuritairement – mais pas seulement – que retient -t-on de la première année du Conseil Présidentiel de Transition ? Bilan d’une présidence qui se voulait être en rupture avec la politique de l’ancien premier ministre Ariel Henry. Pour Maitre André Michel qui avait pris ses distances avec ce CPT dès son installation, l’échec est total.
Le 25 Avril 2024, par le pouvoir du nombre, le peuple Haïtien espère soulager de ses tribulations par l’accéssion du Conseil Présidentiel de Transition au pouvoir. Faisant des reproches au pouvoir politique qui n’a pa eu la volonté politique pour résoudre la situation accablante que vit la population Haïtienne, le CPT a vite formulé des promesses exceptionnelles, telles que: le retablissement de la sécurité, relancer l’économie nationale, permettre aux déplacés de regagner les maisons, et, surtout, organiser les élections pour faciliter l’alternance politique pour retourner à la voie constitutionnelle.
Pourtant, peu de temps après, la main-mise se présente et Edgard Leblanc-Fils a changé la donne en défiant l’accord du 3 Avril qui n’a pas prévu la présidence tournante. Une déception pour le Peuple Haïtien qui, constatant la rivalité entre les hommes/femmes du CPT, voit ses représentant qui se déchirent et font l’objet de graves accusations de corruption. Malgré tout, ils se montrent solidaires. Ce scandale de corruption que l’on appelle « Affaire de BNC » désigne ce braquage où le président de la BNC « Raoul Pierre-Louis » a été contraint de donner à Gérald Gilles représentant de l’accord 21 Décembre, à Emmanuel Vertilaire de Pitit Dessalines ainsi qu’à Smith Augustin cent millions gourdes chacun et de cartes de crédit de Vingt milles dollars pour que son poste soit sauvegardé. Le Conseil Présidentiel de Transition ne se montre pas à la hauteur; même avec ses membres observateurs.
Il serait nécéssaaire de comprendre que le fait qu’il existe un pouvoir aussi pléthorique avec des membres appelés observateurs, cela ne désigne que la faiblesse de nos capacités à présider et diriger. Cela veut dire ni les observateurs ni les observés n’ont pas la compétence managériale et de leadership nécéssaire pour jouer ce rôle de meneur. D’ailleurs, ils se comportent comme s’ils se trouvent dans une réalité virtuelle et imaginée. On peut se demander où sont passés Régine Abraham, Frinel Joseph, etc.
Alors que la situation exige des mesures drastiques, le 23 Mai 2024, les conseillers-Président s’inscrivent dans une démarche de Répartition des grands chantiers et, du coup, ne prennent plus en compte les attentes manifetes des citoyens. Ainsi, si on procède par cohérence, on ne peut que constater l’absurdité d’espérer du CPT un résultat quelconque. D’abord, le chantier sécuritaire de Lesly Voltaire. Quel est le constat aujourd’hui? L’insécurité devient plus palpable et évident. La situation est catastrophique. Plus de territoire perdu, plus de prison et de commissariat détruits, plu de déplacés; la capitale est totalement déconnectée du reste du pays. L’État est confiné.
Ce qui est encore plus bizarre et absurde, c’est l’alternance maladroite au sein du CPT selon les chantiers. Voyons le chantier économique de Fritz Alphonse. Étant coupée de toutes liaisons possibles, la capitale ne peut quasiment plus desservir le pays. Du secteur pétrolier, en passant du côté des commerçants, hôtels etc. On veut même dire que l’économie haïtienne est en chute libre. Il faut bien signaler que les résultats économiques dévaient être les conséquences des résultats sécuritaires.
Le chantier lié à la Justice ainsi que celui de la santé, n’en parlons pas. Mais, obligeons de jeter un coup d’œil sur le chantier de la réforme constitutionnelle. Dans ce cas, on peut comprendre que le pessimisme est une sorte de réalisme si on tient véritablement compte des faits. D’abord, avant de demander quel est ce texte sur lequel on vise consulter le peuple haïtien, on doit se questionner sur les véritables conditions dans lesquelles qu’on peut matérialiser cette intention. Du coup, ce n’est pas faisable.
Le CPT, étant désigné l’échec le plus complet et achevé, nous met dans une impasse. Toutefois, ayant été choisis, les hommes du CPT incarnaient, selon les hommes les plus lucides en politique qui ont fait ce choi, les meilleures personnes qui aurait pu solutionner nos problèmes.
Maintenant, penser à une nouvelle transition, c’est néfaste. Cependant, ne pas avoir une telle intention, c’est encore plus néfaste. Car, il est encore plus urgent et nécéssaire de rétablir la paix et la sécurité, permettre aux déplacés de regagner leurs maisons et, surtout, organiser les organiser. La situation est beaucoup plus inquiétante qu’avant.