Tôt ce mercredi matin, l’Artibonite s’est encore réveillée sous le bruit assourdissant des rafales. Aux alentours de 3 heures, des bandits lourdement armés ont lancé une nouvelle attaque coordonnée contre plusieurs localités du département. Pendant de longues heures, des tirs nourris d’armes automatiques ont résonné, semant un vent de panique généralisé.

Ce qui devait être une aube tranquille s’est transformé en cauchemar collectif. Familles entières fuyant à pied, mères serrant leurs enfants contre elles, vieillards transportés sur des charrettes improvisées… Dans la hâte, les habitants ont tout laissé derrière eux : maisons, bétail, récoltes, souvenirs d’une vie désormais suspendue.

Une guerre non déclarée dans l’indifférence générale

Cette attaque n’est ni la première ni un cas isolé. C’est un nouvel épisode d’une guerre silencieuse, où les victimes sont des paysans, des commerçants, des enfants, des citoyens abandonnés à eux-mêmes. Ce n’est plus seulement l’État qui est absent, c’est la nation elle-même qui semble avoir déserté ses fondements.

Pendant que les bandits imposent leur loi, que fait la République ? Où sont les autorités censées garantir la sécurité et la dignité des citoyens ? L’Artibonite, jadis grenier du pays, devient peu à peu un champ de ruines, vidé de sa population et livré à la terreur.

L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action

Face à cette tragédie, les déclarations officielles ne suffisent plus. Il faut une réponse forte, coordonnée, nationale. Il faut redonner aux Haïtiens de l’Artibonite – comme à ceux du reste du pays – l’assurance qu’ils ne sont pas seuls, que la République n’a pas renoncé à son devoir.

L’exode forcé, la peur au ventre et le silence des institutions ne peuvent pas devenir la norme.

Assez !
Il est temps d’agir. Pour l’Artibonite. Pour Haïti.