Port-au-Prince, 18 janvier 2025 – Dans une correspondance officielle adressée à M. Kenny Anthony, Président du Groupe de Personnalités Eminentes (GPE) de la CARICOM, les représentants de l’accord du 21 décembre et du parti Les Engagés pour le Développement (EDE) ont réaffirmé leur attachement à trois scénarios de redressement pour sortir Haïti de l’impasse politique actuelle.

Les signataires dénoncent l’échec du Conseil de Pilotage de la Transition (CPT) à respecter les engagements pris dans le cadre de l’accord du 3 avril 2024, notamment la tenue d’un référendum et d’élections. Pour remédier à cette situation, ils proposent des alternatives pour restructurer cette instance clé.

À noter que le Collectif du 30 Janvier, habituellement signataire de toutes les correspondances liées aux initiatives, n’a pas apposé sa signature sur ce document officiel.

correspondance officielle adressée à M. Kenny Anthony, Président du Groupe de Personnalités Eminentes (GPE) de la CARICOM

La correspondance détaille trois propositions pour un nouveau Conseil de Pilotage :

1. Un CPT de neuf membres, sans les trois individus impliqués dans le scandale de corruption de la Banque Nationale de Crédit (BNC), avec une validation formelle des autres membres par leur secteur d’origine.

2. Un CPT restreint à trois membres crédibles, désignés par les parties prenantes.

3. Un CPT composé de trois personnalités issues de la Cour de Cassation, de la société civile et du secteur politique.

Ces propositions visent à rétablir la crédibilité et l’efficacité de l’organe chargé de piloter la transition politique en Haïti.

Les signataires demandent à la CARICOM de traiter ce dossier avec la plus grande urgence. Ils insistent également sur la nécessité d’élargir les discussions à d’autres forces démocratiques respectueuses des droits de l’homme, de la Constitution et des lois de la République.

« Nous voulons encourager l’ouverture du processus aux forces non-violentes et démocratiques. Une transition inclusive est essentielle pour restaurer la confiance et préparer des élections crédibles », peut-on lire dans la lettre.

La CARICOM, qui joue un rôle d’intermédiaire dans la crise haïtienne, est désormais invitée à se positionner face à ces propositions. Cette relance des discussions intervient dans un contexte de pressions internationales, notamment après les déclarations du prochain secrétaire d’État américain, Marco Rubio. Ce dernier a récemment qualifié les autorités haïtiennes actuelles d’« illégitimes » et plaidé pour un gouvernement de transition avant toute élection.

La prochaine étape pourrait se jouer dès la semaine prochaine, avec une possible reprise des négociations sous l’égide de la CARICOM.

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.