La question des doubles et triples emplois dans l’administration publique haïtienne fait débat depuis plusieurs années. Alors que de nombreux jeunes diplômés qualifiés peinent à trouver un emploi, certains agents publics occupent simultanément deux, voire trois postes au sein de différentes institutions de l’État. Une situation qui remet en cause les principes de méritocratie, d’équité et de justice sociale.
Dans une note officielle en date du 27 janvier 2025, le Ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Fils MÉTELIUS, rappelle aux ordonnateurs et ordonnateurs délégués des dépenses publiques qu’il est formellement interdit aux agents publics, qu’ils soient fonctionnaires ou contractuels, d’appartenir à plusieurs institutions à la fois. Cette interdiction s’étend également aux employés des Organismes autonomes (ONA, OAVCT, OFATMA, APN, etc.)ainsi qu’aux membres de cabinets ministériels.
Le ministre souligne que cette mesure vise non seulement à mettre fin à ces pratiques abusives, mais aussi à ouvrir des opportunités d’embauche aux jeunes diplômés en quête d’un emploi. Les agents concernés sont invités à choisir définitivement l’institution où ils souhaitent travailler, sous peine de devoir rembourser à l’État les sommes perçues indûment pendant plusieurs années.
Dans cette optique, le ministre Alfred Fils MÉTELIUS exhorte les responsables des différentes entités publiques à transmettre la liste des agents en situation de double ou triple emploi afin de permettre aux autorités compétentes de prendre les sanctions nécessaires.
Ce rappel à l’ordre marque une volonté du gouvernement de renforcer la transparence et l’efficacité dans la gestion des ressources humaines de l’État. Reste à voir si cette directive sera appliquée avec rigueur pour instaurer plus d’équité dans le secteur public haïtien.
Willy DÉSULMA, normalien-Économiste, journaliste et Enseignant.