Fiodor Dostoïevski, écrivain célèbre russe a dit : “l’art sauvera le monde”, cette citation, 200 ans après, prend vie lors de l’exposition au coeur de Paris où l’artiste Lacuillere émet un cri assourdissant à travers ses photographies. Lacuillere par ses clichés colorés de poésies proposent un axe nouveau de prises de vues qui se tient à distance de la tradition.
“Mon paradis n’existe pas” traduit l’empressement de l’artiste suite à ses interrogations et recherches solitaire sur comment raconter un ressenti intime, des vécus qui se perdent dans une vie liée à l’enfance antillaise au beau milieu d’un spectacle parisien ? Comment inciter un dialogue authentique, nuancé de la part des spectateurs ?
Paris, jadis une métropole, entretient l’histoire de nombreuses anciennes colonies de France. De l’Amérique à l’Afrique, elle a su sauvegarder le beau comme le mauvais souvenir de cette inoubliable ère. La ville de lumière, capitale européenne la plus visitée au monde, a déjà accueilli 5 expositions universelles. Elle a révélé aux yeux du monde à chacune de ses manifestions ses progrès techniques, scientifiques, industriels et culturels. Cet univers de curiosité incite les artistes à se renouveler, il les rappelle que l’histoire du monde ne se raconte uniquement pas qu’à travers les récits académiques, mais elle peut être narrée sous la plume d’un poète, d’illustrations d’une graphiste ou de clichés d’un photographe.

Cette exposition qui a débuté le 22 mars 2025 qui prendra fin le même mois de cette même année au Boulevard Ney, 75018, à Paris, sous la direction de Nora Diaby a exposé une quarantaine de tirages de fruit des recherches photographiques et des interrogations poétiques de l’artiste pluridisciplinaire Lacuillere. Pendant ces jours empreintés de poésies des photographies guadeloupéennes, les spectateurs dégusteront l’équilibre entre le trouble et la netteté, à l’image de l’eau, élément dont la présence borde l’archipel guadeloupéen.
Comme Bloomfield, JM Golding, Leah Sobsey, ou Brian Taylor qui ont remis au goût du jour ce procédé photographique qui est le cyanotype, Lacuillere apporte à son public quelque chose d’authentique, de méditatif. L’artiste suggère un parcours au cours duquel on entrevoit un télescopage experimental de plusieurs mondes : l’étrangeté des éléments formant alors un tout. Ses prises de vues souvent extérieures nous laissent imaginer une nature qui porte la voix de ses habitants.

Le monde antillais décrié trop souvent par les politiques européens a besoin des artistes, activistes, poètes, porteurs de lumières comme Lacuillere pour rappeler au reste du globe son histoire, son patrimoine et à ses enfants de la diaspora leur racine. Les oeuvres de ces quelques artistes peuvent éveiller l’amour de la terre des aieux, le bonheur de ressentir son attachement à une histoire que l’on vit dans la peau, dans les mœurs.