Tout le monde prétend vouloir résoudre le chaos haïtien. Tout le monde se dit défenseur de la patrie. Tout le monde prétend défendre la « cause juste ». Mais qu’est-ce donc que cette Cause Juste ? Que signifie réellement la Patrie ? Pour quoi, exactement, se bat-on ? S’interroge, dans son éditorial, Jeamson LIZINCE, journaliste Politique « ALTERNANCE MÉDIA « .

Il semble que l’« idéal » varie selon les perspectives. Par conséquent, le contenu de cet idéal diffère selon celui qui en parle. Autrement dit, chaque discours sur la résolution du chaos haïtien porte un contenu particulier, forgé à l’image de son auteur. Après tout, comme l’affirme Protagoras, « l’homme est la mesure de toute chose ». Si l’on se penche sérieusement sur la gestion de la chose publique — censée viser l’intérêt général — on peut comprendre la diversité des opinions.

Mais il y a un problème : certains journalistes, au lieu de nous informer, semblent plutôt négocier… des postes. L’« information » qu’ils livrent est orientée, biaisée, voire caricaturale. Ce qu’ils nous servent n’est pas de l’information, mais un produit au service d’intérêts futiles et superficiels.

Dans un contexte où Haïti a plus que jamais besoin de ses fils et filles, un scandale diplomatique éclate. Et que fait le ministre des Affaires étrangères, Harvel Jean-Baptiste ? Il se lave les mains. Il laisse entendre, par son silence ou son mépris, cette phrase tragiquement cynique : « Vous connaissez bien le pays… » Ce comportement, qui fuit toute critique et s’abrite derrière le prétexte de choix imposés, révèle une vérité dérangeante : si la nomination est imposée, à quoi bon vérifier les compétences ? L’incompétence devient alors inévitable… et acceptable.

Dans cette logique absurde, être diplomate n’exige plus de compétences. Ce n’est pas la capacité à représenter dignement le pays qui compte, mais la conquête d’un poste, d’une ambassade, d’un privilège.

Pourtant, en République Dominicaine, des milliers d’Haïtiens – nos compatriotes – crient à l’abandon. Ils suffoquent, attendent désespérément un signe, un geste, un soutien de l’État haïtien. Mais ce n’est pas la responsabilité qu’on recherche ici : ce sont les avantages, les privilèges, et surtout… le luxe.

Au fond, mettre de l’or au cou d’un porc, c’est nier la valeur de l’or. De la même manière, confier la chose publique à des incompétents ou à des étrangers de cœur, c’est refuser de reconnaître la dignité d’Haïti. C’est nier l’essence même de l’idéal haïtien.

By Jeamson LIZINCE

Jeameson LIZINCE est expert en gestion de projet, diplômé en gestion des ressources humaines, étudiant en science politique à IERAH ( Université d' État d 'HaÏti ) et journaliste politique d' ALTERNANCE MÉDIA