Par Jameson LIZINCE, journaliste politique ALTERNANCE MÉDIA

Depuis la naissance de l’État Haïtien, il y a un ensemble de questions concernant la direction que doit prendre ce nouveau État qui se soulèvent. Il faut rappeler que cette nouvelle nation -anti-esclavagiste, anti-colonialiste et anti-raciste- est perçue comme une menace sur le plan internationale. Sur le plan national, des conflits internes n’hésitent pas à être tangibles. Un Conflit de couleur qui questionne immédiatement l’identité de l’être haïtien, une question liée à la façon dont les butins d’après la révolution doivent être réparti. Depuis lors, les différentes couches de la société sont incapables de trouver un point où on répond à certaines de ces questions fragiles et sensibles mais, importantes et nécéssaires. Ces questions ont provoqué l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines (le premier chef de l’État Haïtien), la scission du pays avec Christophe dans le nord et Pétion dans le sud et l’ouest, etc comme le montre Pierre-Louis Naud dans « La Juridisation de la vie sociopolitique et Économique en Haïti, enjeux et limites ». C’est un véritable problème de coexistence et de cohabitation des différents groupes qui perdure jusqu’à aujourd’hui.

Cette réalité fait que les haïtiens sont divisés et n’ont pas pu trouver un mobile pour lequel il est nécéssaire d’ être uni. Du coup, cet antagonisme exige l’existence de l’un ou de l’autre. Autrement dit, il serait absurde d’envisager l’un et l’autre. Or, la politique, qu’est-ce que c’est? C’est le bien-être de l’un autant que c’est le bien bien-être de l’autre. C’est-à-dire il serait important de comprendre les enjeux. Ce qui veut dire avoir cette capacité de trouver le point où les rapports de force sont équilibrés; où l’un et l’autre gagne.

Mais, voyons comment un de nous, d’une façon non-voilée, a pu donner un exemple assez éfficace. Cet homme, c’est le grand Jacques Roumain. Dans « Gouverneurs de la rosée », Roumain présente une communauté qui est sur le point de disparaître à cause des conflits entre les citoyens. Désunir et diviser, les deux clans vivent dans une haine réciproque. Les années passent et les conditions de vie des citoyens dégradent continuellement. Des jardins aux hommes, eux-même, en passant par les bétails et les arbres fruitiers. Ainsi, la sécheresse s’abat sur l’environnement et la misère, sur les habitants. C’est le règne de la famine et de la désolation. La communauté est privée de l’essentiel. La vie en société n’est plus.
Cependant, étant revenu de Cuba, le héros Manuel a pu comprendre qu’il fallait trouver un mobile pour lequel toute une communauté peut se mobiliser et voir la nécéssité d’agir ensemble sinon, comme dit la mère de Manuel, Délira « nous mourons tous ». Manuel, au péril de sa vie, a commencé à chercher et a bien remarqué que l’eau est cet élément qui doit être présente. Pour cela, en recrutant des partisans dans le clan opposé, l’eau a été amenée avec le soutien de tous les habitants du village.
Il faut comprendre que cette eau qui est arrivée au village a été au bénéfice de tout le monde. Certains ont besion de cette eau pour l’agriculture, pour d’autres, c’est l’élevage aussi bien qu’il peut exister des gens pour qui cette eau ne permet que de répondre aux besoins d’hygiènes. Tout le monde a participé à l’exercice de gagnant-gagnant. ; et, c’est cela qui devrait être la définition même de l’intérêt général.
Dans notre époque ou, du moins, dans notre contexte, tout en tenant compte de l’hisoire et des différentes tournures des conflits, il faut considérer les écarts. Car, ce sont ces derniers qui génèrent les frustrations et font perdurer la haine. Alors, comment comprendre que des hommes politiques qui vivaient dans une communauté avant d’accéder au pouvoir laissent cette communauté dès qu’ils accèdent au pouvoir ou peu de temps après? Cela veut dire ce représentant et les citoyens n’ont plus la même sociologie. Ils n’ont plus la même anthropologie. Di coup, il doit retrouver ses pairs. Or, la politique devrait permettre aux citoyens d’avoir une meilleure condition de vie. Autrement dit, étant accédé au pouvoir, l’homme politique ne devrait viser qu’à rendre meilleur l’espace où il est exerce son autorité. Ce qui fait qui qu’au lieu de pencher sur les conflits et les résoudre, on préfère les faire monter au plus niveau de l’État. Ainsi, a-t-on un pouvoir politique constitué de 9 membres où chacun est le représentant d’un secteur ou d’un groupe. Mais, personne ne représente le peuple Haïtien. C’est-à-dire est absent, celui qui devrait défendre la cause, les valeurs et l’intérêt haïtien.