ALTERNANCE MÉDIA a appris que 70 étudiants haïtiens lauréats d’un concours organisé en juillet 2025 par le ministère des Affaires étrangères pour bénéficier d’une bourse d’études au Maroc se retrouvent aujourd’hui bloqués. En cause : la gestion controversée de la diplomate Natalie Fourcand, chargée d’affaires d’Haïti au Royaume du Maroc.

Des bourses royales offertes aux étudiants haïtiens

Ces bourses, attribuées par le roi du Maroc Mohammed VI, visaient à accueillir pour l’année universitaire 2025–2026 une nouvelle promotion d’étudiants haïtiens dans les universités marocaines.
Le Maroc s’est imposé ces dernières années comme une référence en matière d’enseignement supérieur en Afrique, rivalisant avec plusieurs institutions européennes. Le pays est aujourd’hui le plus représenté parmi les étudiants étrangers dans les grandes écoles d’ingénieurs françaises, dont la prestigieuse École Polytechnique.

Une stratégie contestée

Selon nos informations, Mme Fourcand aurait trouvé un « stratagème » pour justifier cette situation auprès du gouvernement haïtien. En effet, les 60 boursiers admis en 2024–2025 n’avaient pas pu rejoindre le Maroc l’an dernier, faute de démarches administratives inachevées à temps par la diplomate, nouvellement arrivée en poste.
Cette année, plutôt que de résoudre le problème, elle a choisi de privilégier ces 60 étudiants de l’ancienne promotion, au détriment des 70 lauréats de 2025–2026.

Silence officiel, colère en interne

Contacté par ALTERNANCE MÉDIA, le ministère des Affaires étrangères n’a pas souhaité réagir officiellement. Cependant, un haut cadre du ministère, sous couvert d’anonymat, a confié que la situation désespère le gouvernement haïtien, au moment même où de nombreux pays ferment leurs portes aux étudiants haïtiens.
Selon cette même source, Mme Fourcand serait sur le point d’être remplacée à la tête de la mission diplomatique d’Haïti au Maroc.

Témoignage de Frantz Olrich, l’un des boursiers bloqués

Parmi les étudiants concernés, Frantz Olrich, l’un des 70 lauréats, dont le nom a été modifié pas peur de représailles, a partagé son désarroi au téléphone avec la rédaction :

« Je suis actuellement inscrit à l’INAGHEI et à l’Université Quisqueya. Pour conserver ma place, je dois payer 1 500 dollars américains, alors que le ministère des Affaires étrangères m’avait assuré que je rejoindrais l’université marocaine dans laquelle j’ai été accepté. Mes parents sont inquiets et dépassés par la situation. Ils ne savent plus quoi faire. »

Une urgence qui s’accroît

La question reste de savoir quand cette décision sera prise, alors que l’année universitaire a déjà démarré dans ce pays frontalier de l’Espagne. Pendant ce temps, 70 jeunes boursiers haïtiens voient leur avenir compromis, faute d’avoir pu rejoindre les bancs des universités marocaines.

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.

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