La saison 2025 des prix Nobel met en lumière deux réalités contrastées de la recherche mondiale : l’audace des découvertes qui ouvrent de nouveaux horizons, et les fragilités engendrées par des choix politiques qui risquent d’en freiner l’élan.

Chimie : des molécules capables de piéger gaz et liquides

Le Nobel de chimie a été attribué à Richard Robson (Université de Melbourne), Susumu Kitagawa (Université de Kyoto) et Omar M. Yaghi (Université de Californie, Berkeley).

Ces trois chercheurs ont mis au point une nouvelle classe de matériaux : les réseaux métallo-organiques (MOF). Grâce à leur structure poreuse exceptionnelle, ces cristaux peuvent absorber et stocker des quantités considérables de gaz ou de liquides, équivalant à la surface d’un terrain de football dans un seul gramme de matière.

Les applications sont nombreuses : capture du CO₂ pour lutter contre le réchauffement climatique, stockage de l’hydrogène pour la transition énergétique, purification de l’eau, voire piégeage des « polluants éternels ». Une découverte appelée à transformer durablement l’environnement, l’industrie et la santé publique.

Physique : trois pionniers de l’ordinateur quantique distingués

Le prix Nobel de physique a récompensé le Britannique John Clarke, le Français Michel Devoret et l’Américain John Martinis. Dès le milieu des années 1980, leurs travaux ont ouvert la voie à la révolution de l’ordinateur quantique, un domaine désormais au cœur de la compétition technologique mondiale.

Ces recherches pionnières, en explorant les potentialités de la mécanique quantique appliquée aux systèmes électroniques, ont permis de poser les bases des machines capables d’effectuer des calculs inaccessibles aux ordinateurs classiques.

Quand la politique s’invite dans la science

Mais cette distinction a également été marquée par un avertissement. John Clarke a dénoncé les coupes budgétaires et les licenciements de scientifiques opérés par l’administration Trump depuis son retour à la Maison-Blanche. Selon lui, ces décisions risquent de « paralyser une grande partie de la recherche scientifique » aux États-Unis et pourraient demander « une décennie » de rattrapage si elles se poursuivent.

Cette inquiétude est partagée par de nombreux responsables scientifiques, qui craignent que l’Amérique perde son leadership mondial, au détriment de l’innovation internationale.

Une science entre promesses et incertitudes

Ces prix Nobel révèlent ainsi une double dynamique : la créativité et l’ingéniosité des chercheurs ouvrent des perspectives immenses pour l’avenir de l’humanité, tandis que les décisions politiques rappellent que la science ne peut prospérer que si elle bénéficie d’un environnement favorable et de financements solides.

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.

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