Trente morts, plusieurs dizaines de personnes portées disparues, plus d’un millier de maisons inondées, des ponts effondrés, des écoles détruites. Le passage de la tempête Mélissa sur Haïti a laissé derrière elle un pays meurtri. Pourtant, Mélissa n’a pas frappé directement notre territoire. Elle n’a fait qu’effleurer nos côtes. Et malgré cela, Haïti pleure ses morts et recherche ses enfants disparus. Analyse, dans sa chronique, Ralph Siméon, éditorialiste politique « ALTERNANCE MÉDIA «
Ce drame n’est pas une fatalité météorologique. Il est la conséquence directe de l’irresponsabilité de l’État haïtien, incapable d’assurer la protection minimale de sa population face à une menace annoncée. La Direction générale de la Protection civile affirme avoir activé ses structures et lancé des appels à la prudence. Mais ces annonces, répétées à chaque saison cyclonique, n’ont aucune portée concrète lorsqu’aucun plan d’évacuation n’est mis en œuvre, lorsqu’aucun abri n’est prêt, lorsqu’aucun dispositif logistique n’est déployé sur le terrain.
Les autorités savaient que Mélissa représentait un risque. Elles savaient que certaines zones étaient vulnérables. Pourtant, aucune mesure réelle n’a été prise pour déplacer les familles exposées ou les accueillir dans des espaces protégés. Résultat : des habitants sont restés dans leurs maisons par résignation, par peur de perdre le peu qu’ils possèdent, ou tout simplement faute d’alternative.
On accuse souvent la population d’imprudence. Mais comment évacuer quand l’État ne prévoit rien ? Comment fuir quand il n’y a nulle part où aller ?
Ce ne sont pas les citoyens qui ont failli, c’est le pouvoir public, absent, silencieux, défaillant.
Chaque victime de Mélissa est une victime de l’indifférence officielle. Ces morts auraient pu être évitées si l’État avait assumé son rôle : anticiper, protéger, encadrer. Gouverner, c’est prévoir. Et prévoir, c’est sauver des vies.
Haïti ne peut plus continuer à pleurer ses enfants à chaque averse, à chaque tempête, à chaque négligence. Le véritable cyclone qui détruit ce pays, c’est l’incurie de ceux qui prétendent le diriger.
Trente morts, plusieurs dizaines de personnes portées disparues, plus d’un millier de maisons inondées, des ponts effondrés, des écoles détruites. Le passage de la tempête Mélissa sur Haïti a laissé derrière elle un pays meurtri. Pourtant, Mélissa n’a pas frappé directement notre territoire. Elle n’a fait qu’effleurer nos côtes. Et malgré cela, Haïti pleure ses morts et recherche ses enfants disparus.
Ce drame n’est pas une fatalité météorologique. Il est la conséquence directe de l’irresponsabilité de l’État haïtien, incapable d’assurer la protection minimale de sa population face à une menace annoncée. La Direction générale de la Protection civile affirme avoir activé ses structures et lancé des appels à la prudence. Mais ces annonces, répétées à chaque saison cyclonique, n’ont aucune portée concrète lorsqu’aucun plan d’évacuation n’est mis en œuvre, lorsqu’aucun abri n’est prêt, lorsqu’aucun dispositif logistique n’est déployé sur le terrain.
Les autorités savaient que Mélissa représentait un risque. Elles savaient que certaines zones étaient vulnérables. Pourtant, aucune mesure réelle n’a été prise pour déplacer les familles exposées ou les accueillir dans des espaces protégés. Résultat : des habitants sont restés dans leurs maisons par résignation, par peur de perdre le peu qu’ils possèdent, ou tout simplement faute d’alternative.
On accuse souvent la population d’imprudence. Mais comment évacuer quand l’État ne prévoit rien ? Comment fuir quand il n’y a nulle part où aller ?
Ce ne sont pas les citoyens qui ont failli, c’est le pouvoir public, absent, silencieux, défaillant.
Chaque victime de Mélissa est une victime de l’indifférence officielle. Ces morts auraient pu être évitées si l’État avait assumé son rôle : anticiper, protéger, encadrer. Gouverner, c’est prévoir. Et prévoir, c’est sauver des vies.
Haïti ne peut plus continuer à pleurer ses enfants à chaque averse, à chaque tempête, à chaque négligence. Le véritable cyclone qui détruit ce pays, c’est l’incurie de ceux qui prétendent le diriger.