Emmanuel Macron a choisi son fidèle ministre des Armées, Sébastien Lecornu, pour tenter d’éviter le naufrage. Mais ce pari ressemble davantage à une fuite en avant qu’à un sursaut politique.

Le décor est implacable : 17 % d’opinions favorables pour Macron, 16 % pour Lecornu, les plus bas niveaux jamais enregistrés depuis la réélection du président. Jamais l’exécutif n’a paru aussi fragile, aussi isolé. Face à eux, des oppositions galvanisées qui rêvent de destitution. Dans ce climat, la nomination de Lecornu n’est pas un choix audacieux : c’est un pari de survie.

Car la vérité est simple : le nouveau Premier ministre n’a pas d’autre issue que d’arracher un accord de non-censure et de faire voter le budget. Faute de quoi, Macron tombe – et avec lui tout l’édifice vacillant de la majorité. La France ne peut plus attendre, ni subir plus longtemps les ego d’un président prisonnier de sa propre verticalité.

Les marges de manœuvre

Une chance existe pourtant, à condition que Lecornu comprenne que le salut ne viendra pas d’un calcul d’appareil, mais d’un réalisme social et économique. Ses leviers sont connus, mais exigeants :

  • Fiscalité des plus riches : impopulaire chez les libéraux, mais plébiscitée par l’opinion. C’est le seul signal crédible d’équité.
  • Retraites et pénibilité : le chantier maudit du macronisme, source d’une colère intacte. Un geste d’apaisement s’impose.
  • Pouvoir d’achat et justice sociale : la priorité absolue des Français, et le véritable baromètre de la légitimité politique.

La dernière chance

Lecornu n’a qu’une fenêtre étroite pour inverser le cours des choses. S’il s’enferme dans la logique solitaire de Macron, il ne sera qu’un pompier de service, voué à s’user aussi vite que ses prédécesseurs. Mais s’il ose entendre le pays, il peut encore offrir un souffle à un président à bout de souffle.

Sébastien Lecornu n’est pas seulement le dernier choix de Macron. Il est sa dernière chance. Et, au-delà, peut-être la dernière chance pour que la République ne s’effondre pas sous le poids des colères qu’elle refuse d’écouter.

By Ralph Siméon

Ralph SIMÉON- journaliste engagé, animateur et entrepreneur. J'ai fait mes premiers pas à Radio Haïti Inter, média emblématique et référence nationale. En France, j'ai cofondé Haïti Tribune avant de rejoindre le service créole de Radio France Internationale ( RFI). Mon parcours incarne un engament constant en faveur de l'information , du lien social et de la valorisation d' Haïti sur la scène internationale.

5 thoughts on “Accord obligatoire pour Sébastien Lecornu : la dernière chance de Macron”

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