Le président russe Vladimir Poutine a annoncé, dimanche 26 octobre, la réussite du vol d’essai du Bourevestnik, un missile de croisière à propulsion nucléaire que Moscou présente comme une arme révolutionnaire à « portée illimitée ». Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes avec les États-Unis et de crispations autour des accords de limitation des arsenaux nucléaires.
Une arme à la technologie inédite
Le Bourevestnik, littéralement « Oiseau de Tempête », serait doté d’un système de propulsion nucléaire lui permettant de rester en vol pendant des durées extrêmement longues, en attendant un ordre de frappe. Selon le chef d’état-major russe, Valeri Guerassimov, le dernier essai, mené le 21 octobre, a duré près de 15 heures et permis au missile de parcourir environ 14 000 kilomètres.
Long de 12 mètres, l’engin peut, en théorie, emprunter des trajectoires imprévisibles afin de contourner les systèmes de défense antimissile. Pour Moscou, il s’agirait d’une arme « impossible à intercepter ».
Entre prouesse technologique et risques environnementaux
Le missile est également conçu pour transporter une charge nucléaire, ce qui renforce encore sa portée stratégique. Toutefois, de nombreux experts occidentaux soulignent les risques radioactifs liés à un réacteur nucléaire embarqué, qualifiant parfois le projet de « Tchernobyl volant ».
La taille importante du Bourevestnik le rend par ailleurs plus visible et donc potentiellement vulnérable, malgré son autonomie et sa flexibilité.
Un message politique à Washington
L’annonce intervient alors que les États-Unis viennent de renforcer leurs sanctions contre les entreprises pétrolières russes, et que la rencontre prévue entre Vladimir Poutine et Donald Trump a été reportée sine die.
À l’approche de l’expiration, en février prochain, du traité New START – dernier accord majeur limitant les arsenaux nucléaires russe et américain –, le Kremlin envoie ainsi un signal clair à Washington : la Russie poursuit le développement d’armes stratégiques capables de bouleverser l’équilibre militaire mondial.
Une nouvelle course aux armements ?
Si la mise en service du Bourevestnik se confirme, il pourrait marquer une étape importante dans la modernisation de l’arsenal nucléaire russe. Mais il contribue également à raviver la crainte d’une nouvelle course aux armements nucléaires, dans un contexte international déjà marqué par la guerre en Ukraine, les rivalités énergétiques et la remise en cause des régimes de désarmement.