Les premiers résultats ne garantissent pas encore une majorité absolue pour le parti au Parlement. À 2 heures, radio – Canada annonçait 167 sièges pour les libéraux de Carney, 145 pour les conservateurs de Pierre Poilièvre, qui reconnaît sa défaite et 23 pour le Bloc québécois.
Le Parti libéral du premier ministre, Mark Carney est donné vainqueur des législatives anticipées canadiennes, selon les projections des médias locaux, lundi 28 avril, après une campagne centrée sur les menaces du président Donald Trump contre le pays.
Les résultats du vote, encore préliminaires, ne permettent toutefois pas de déterminer si le premier ministre disposera d’une majorité absolue au parlement, où siègent 343 députés.
Au moment de la dissolution de ce dernier, en mars, le Parti Libéral était minoritaire, avec 152 députés. À 01 heure( heure du Canada), Radio – Canada annonçait 168 sièges pour les libéraux, 144 pour les conservateurs et 23 pour le Bloc québécois.
Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs, emmenés par Pierre Poilièvre , des revenir aux affaires, après 10 ans de pouvoir de Justin Trudeau. Mais le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, et son offensive inédite contre le Canada, à coups des droits de douanes et des menaces d’annexion, ont changé la donne. Lors de son discours de victoires électorale, M . Carney a appelé les Canadiens à ne jamais oublier « la trahison » américaine. « Notre ancienne relation avec les États-Unis est terminée car lele« président Trump tente de nous briser pour nous procéder », a-t-il également déclaré, appelant le pays à l’unité pour les » difficiles mois à venir qui exigeront des sacrifices »

En reconnaissant sa défaite tôt mardi matin, M. Poilièvre a promis de travailler avec le premier ministres libéral Mark Carney pour défendre les intérêts du Canada face aux attaques de Donald Trump. » les conservateurs, travailleront avec le premier ministre et tous les partis pour défendre les intérêts du Canada et obtenir un nouvel accord commercial qui met les droits de douanes derrière nous tout en protégeant notre souveraineté «, a déclaré Pierre Poilièvre devant ses partisans réuinis à Ottawa pour la soirée électorale.
Pour le ministre Steven Guilbeault, « les nombreuses attaques du président Trump sur l’économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens « , a-t-il déclaré sur la chaîne publique CBC. Et les électeurs « ont vu que le premier ministre Carney avait de l’expérience sur la scène mondiale « .
Un pays en proie à la menace américaine
À Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans un arène de hockey, l’annonce de ces premiers résultats a provoqué une salve d’applaudissements et des cris enthousiastes. « Je suis fou de joie et il est encore tôt, mais je suis confiant que nous allons réussir à avoir une majorité « , a déclaré à l’agence France-Presse ( AFP), David Lametti, ancien ministre de la justice.
À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l’avenir économique et souverain du pays qu’il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés. Cet ancien gouverneur de la Banque du Canada et la Banque d’Angleterre , des institutions monétaires, n’a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle. « Ils veulent nos ressources, notre terre, notre eau . Les américains veulent notre pays », a-t-il prévenu. « le chaos est entré dans nos vies. C’est une tragédie, mais c’est aussi une réalité. La question- clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s’opposer au président Donald Trump ? » , a-t-il expliqué.
Pour faire face , il a promis de maintenir des droits de douanes sur les produits américains tant que les mesures prises en la matière par Washington seront en place, mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les douanières entre les provinces et en cherchant de nouveaux débouchés, notamment en Europe.
En face, le chef des conservateurs, qui avait promis des baisses d’impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n’a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays qui traite plus ou moins bien les haïtiens, neuvième puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux. Jusqu’au bout, Pierre Poilièvre aura souffert de la proximité, de part son style et du fait de certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l’électorat , selon les analystes politiques.