Paris, 6 octobre 2025. — Coup de théâtre à l’Élysée. Quelques heures après avoir accepté la démission de Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron a décidé de lui confier une nouvelle mission : mener “d’ici mercredi soir d’ultimes négociations” avec les forces politiques du pays, afin de “définir une plateforme d’action et de stabilité pour la France”, selon un communiqué officiel de la présidence.
Cette décision, annoncée ce lundi soir, intervient alors que le chef de l’État cherche encore la voie d’un équilibre politique à l’Assemblée nationale, à la veille d’un automne social et budgétaire sous haute tension.
Une mission de la dernière chance
Sébastien Lecornu, qui avait remis sa démission dans la matinée, a confirmé avoir accepté la mission confiée par le président.
« J’ai accepté cette demande du chef de l’État. Je m’entretiendrai avec les responsables des principaux groupes parlementaires et je rendrai compte au président d’ici mercredi soir, pour lui dire s’il est possible ou non de trouver un compromis », a-t-il déclaré dans un bref communiqué.
Selon plusieurs sources gouvernementales, Lecornu doit consulter en priorité les représentants des groupes centristes, socialistes et républicains afin de tester la possibilité d’une majorité d’action « élargie » autour d’un programme de stabilité.
Une séquence politique à haut risque
À droite comme à gauche, les premières réactions oscillent entre scepticisme et prudence.
Les socialistes disent « attendre des actes, pas des consultations de façade », tandis que Les Républicains se disent prêts à « écouter les propositions » sans pour autant « se compromettre dans une alliance floue ».
Le Rassemblement national, pour sa part, dénonce « une manœuvre politicienne pour gagner du temps ».
Dans ce contexte, les trois prochains jours seront décisifs pour l’avenir de Sébastien Lecornu, mais aussi pour la survie politique du second quinquennat Macron.