Nommé en janvier dernier à la tête du Département de la Gestion Économique (DOGE), Elon Musk a annoncé, ce mardi, son départ de l’administration Trump, après seulement 130 jours en fonction. L’entrepreneur américain invoque le besoin de se consacrer pleinement à ses entreprises, notamment Tesla, SpaceX et X.
Présenté comme un symbole de rupture par Donald Trump lors de sa nomination, Musk avait promis de moderniser l’appareil fédéral, de réduire les dépenses publiques et de rationaliser la bureaucratie. Son style de gestion, inspiré du monde de la tech, devait selon lui permettre d’apporter efficacité, rapidité et innovation à une administration qu’il jugeait « obsolète ».
Des ambitions rapidement contrariées
Mais les obstacles institutionnels n’ont pas tardé à freiner ses ardeurs. Dès les premières semaines, plusieurs mesures – notamment des licenciements ciblés et des coupes budgétaires dans certains services fédéraux – ont été suspendues par les tribunaux fédéraux. La résistance du système judiciaire, conjuguée à une opposition croissante au sein même de l’appareil d’État, a rendu la mise en œuvre de ses réformes extrêmement difficile.
Selon plusieurs sources au sein de l’administration, de nombreux fonctionnaires écartés dans un premier temps ont pu réintégrer leur poste grâce à des recours juridiques. Par ailleurs, les grandes promesses de transformation numérique et de simplification des procédures sont restées à l’état de projet.
Un style inadapté à la machine étatique
L’approche directe, parfois brutale, d’Elon Musk a également créé des tensions. Sa communication souvent improvisée sur les réseaux sociaux, ses déclarations provocatrices, et son refus du compromis ont déstabilisé les rouages d’une administration plus habituée aux processus formels qu’aux coups d’éclat.
« Elon Musk est venu avec une mentalité de dirigeant de start-up, mais il s’est heurté à la réalité d’un État de droit où les contre-pouvoirs sont nombreux », résume un haut fonctionnaire du ministère des Finances. « Gouverner n’est pas gérer une entreprise privée. »
Une sortie sans véritable bilan
À l’heure de son départ, le constat est sévère : peu de réformes concrètes, peu d’économies budgétaires effectives, et un climat de défiance persistant entre l’exécutif et l’administration. Si certains saluent son énergie et sa volonté de casser les codes, beaucoup pointent une inadaptation profonde aux exigences de la fonction publique.
Elon Musk retourne désormais à ses entreprises, où il continue d’innover à grande échelle. Mais son passage dans l’administration fédérale restera comme une incursion fulgurante, aussi médiatisée qu’inefficace.