Les États-Unis replongent dans une crise budgétaire majeure. Faute d’accord entre républicains et démocrates, le pays est entré, ce 1er octobre, dans une phase de “shutdown”, marquée par la mise à l’arrêt partiel de l’administration fédérale. Près de 750 000 fonctionnaires sont au chômage technique, et plusieurs services publics essentiels tournent au ralenti.

Chaque semaine de paralysie pourrait ralentir la croissance américaine de 0,2 point, selon des analystes économiques. Un scénario qui fragilise la confiance dans la première économie mondiale, déjà divisée sur les grandes orientations budgétaires et sociales.

Washington paralysé, Paris sous tension

Cette impasse politique à Washington trouve un écho à Paris. Le gouvernement français prépare son projet de loi de finances pour 2026 dans un climat de fortes tensions. Les oppositions, de gauche comme de droite, dénoncent un budget “irréaliste” et “austère”, tandis que l’exécutif tente d’éviter une nouvelle épreuve de force parlementaire.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu promet de ne pas recourir une au 49.3, outil constitutionnel qui permet d’adopter un texte sans vote.

Peut-on gouverner sans budget ?

Aux États-Unis, l’absence d’accord bloque tout financement et paralyse l’État fédéral. En France, le système prévoit une marge de manœuvre : le gouvernement peut reconduire provisoirement le budget précédent pour éviter la rupture des services publics. Mais cette solution ne peut durer que quelques semaines. Au-delà, elle ouvrirait une crise politique et financière, comparable à celle qui secoue aujourd’hui Washington.

Quand la politique bloque l’économie

La répétition de ces bras de fer budgétaires, des deux côtés de l’Atlantique, met en lumière un malaise plus profond : la déconnexion croissante entre la politique et la réalité économique. Chaque camp défend ses intérêts, ses électeurs, ses symboles, mais rarement le bien commun.
Pendant ce temps, la dette s’alourdit, la croissance ralentit et les classes moyennes paient le prix de l’instabilité.

Que ce soit à Washington ou à Paris, les batailles budgétaires traduisent une même réalité : celle d’un pouvoir qui cherche l’équilibre entre promesses politiques et contraintes économiques.
Mais à force de blocages, c’est la confiance des peuples qui s’épuise. Et sans cette confiance, aucun budget, aussi bien écrit soit-il, ne suffit à faire tenir un pays debout.

By Ralph Siméon

Ralph SIMÉON- journaliste engagé, animateur et entrepreneur. J'ai fait mes premiers pas à Radio Haïti Inter, média emblématique et référence nationale. En France, j'ai cofondé Haïti Tribune avant de rejoindre le service créole de Radio France Internationale ( RFI). Mon parcours incarne un engament constant en faveur de l'information , du lien social et de la valorisation d' Haïti sur la scène internationale.

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