Un programme colossal de 1100 milliards de dollars d’ici 2036
La Russie se prépare à une transformation militaire sans précédent depuis la fin de l’Union soviétique. Selon le chef du renseignement militaire ukrainien, Kirill Boudanov, Moscou prévoit d’investir près de 1100 milliards de dollars – soit environ 950 milliards d’euros – dans son industrie de défense d’ici 2036.
Cette information, rendue publique sur la chaîne Telegram officielle du renseignement ukrainien, marque une étape majeure dans l’escalade militaire qui oppose la Russie et l’Ukraine depuis février 2022.
Une économie tournée vers la guerre
Depuis le début de l’offensive contre l’Ukraine, le Kremlin a progressivement réorienté son économie vers un effort de guerre total. Usines reconverties, production accrue de munitions, augmentation des cadences dans les arsenaux : la Russie a renforcé à grande vitesse son complexe militaro-industriel.
Selon Boudanov, il s’agit d’une mobilisation totale visant à préparer le pays à une guerre à grande échelle qui pourrait dépasser le cadre du conflit ukrainien.
La plus grande mobilisation depuis l’effondrement de l’URSS
Le patron du renseignement ukrainien affirme qu’« il s’agit du plus important programme de défense mis au point par la Fédération de Russie depuis l’effondrement de l’Union soviétique ».
En d’autres termes, Vladimir Poutine engagerait la Russie dans une nouvelle course à l’armement, comparable à celle de l’ère soviétique.
L’annonce de ces investissements massifs laisse entendre que le Kremlin anticipe un conflit prolongé, voire un affrontement direct avec l’OTAN, même si Moscou continue officiellement de qualifier sa guerre en Ukraine d’« opération militaire spéciale ».
Une stratégie qui inquiète l’Occident
Pour les experts militaires occidentaux, cette montée en puissance de l’arsenal russe est un signal préoccupant.
Les 1100 milliards prévus devraient financer :
- La modernisation des blindés et la production massive de chars T-90 et T-14 Armata ;
- Le développement de nouvelles armes hypersoniques, comme le missile Kinjal ;
- L’augmentation de la flotte aérienne et navale, avec une priorité sur les bombardiers stratégiques et les sous-marins nucléaires ;
- Le renforcement des capacités nucléaires tactiques, perçues par Moscou comme un levier de dissuasion contre l’OTAN.
Un tournant historique
Pour l’Ukraine, cette annonce confirme que Moscou se prépare à un conflit long et intense, bien au-delà des batailles actuelles sur le front de Donetsk ou de Kharkiv.
Pour l’Europe, elle relance le débat sur l’augmentation des budgets militaires et sur la nécessité d’une réponse stratégique coordonnée face à une Russie qui assume désormais pleinement son statut de puissance militaire révisionniste.
La question qui se pose désormais est simple : cette mobilisation est-elle défensive, ou prépare-t-elle une nouvelle phase offensive qui pourrait déborder le territoire ukrainien ?