Le gouvernement britannique dirigé par le travailliste Keir Starmer a confirmé jeudi 2 octobre une réforme majeure du système d’asile : les personnes reconnues réfugiées au Royaume-Uni ne bénéficieront plus automatiquement du droit à la réunification familiale.
L’annonce, faite par le ministère de l’Intérieur à Londres, vise selon le gouvernement à « réduire les incitations » à traverser la Manche par de petites embarcations, un phénomène en hausse ces dernières années. Le communiqué officiel précise que les migrants « ne recevront plus automatiquement le droit de s’installer ni de faire venir leur famille », marquant ainsi une rupture nette avec la politique britannique des deux dernières décennies.
« Il n’y aura plus de ticket doré pour l’installation au Royaume-Uni », a déclaré Keir Starmer lors d’un point de presse. « Les réfugiés devront désormais prouver leur contribution et leur intégration avant de bénéficier de certains droits. »
Une réforme annoncée comme “nécessaire” mais jugée inhumaine par les ONG
Pour le gouvernement, cette décision s’inscrit dans un ensemble de mesures visant à réformer la politique migratoire. Londres veut conditionner davantage les droits à la résidence permanente et à la réunification, en s’inspirant d’un modèle de “mérite” : emploi stable, contribution sociale, absence de condamnation, etc.
Mais les organisations humanitaires, dont Refugee Council et Amnesty International UK, dénoncent une décision « inhumaine » et « contraire au droit international ».
Elles rappellent que la réunification familiale constitue un principe fondamental de la Convention de Genève de 1951, qui garantit aux réfugiés la possibilité de vivre en sécurité avec leurs proches.
« Empêcher des enfants, des conjoints ou des parents de se retrouver n’est pas une politique migratoire, c’est une punition », a réagi Enver Solomon, directeur du Refugee Council.
En clair, le Royaume-Uni tourne une page de sa politique d’asile : la fin du droit automatique au regroupement familial marque un virage politique important sous Keir Starmer, entre calcul électoral et volonté affichée de reprendre la main sur l’immigration.
Reste à savoir si cette ligne de fermeté sera efficace ou si elle fera, une fois de plus, payer le prix fort aux plus vulnérables.