Caracas, 30 septembre 2025 — Le Venezuela se prépare à franchir un nouveau seuil dans la confrontation qui l’oppose aux États-Unis. Le président Nicolás Maduro a annoncé, lundi, qu’il était disposé à décréter un « état de commotion extérieure », équivalent constitutionnel d’un état d’urgence, si Washington engageait une action militaire contre son pays.

Un décret déjà signé mais pas encore promulgué

Un peu plus tôt dans la journée, la vice-présidente Delcy Rodríguez avait révélé que le chef de l’État avait signé un décret lui conférant des « pouvoirs spéciaux pour agir en matière de défense et de sécurité ».

🟦 « Tout est prêt, le président peut le promulguer à tout moment », a précisé une source gouvernementale citée par l’AFP.

Conformément à l’article 336 de la Constitution, un tel état d’urgence peut être décrété en cas de conflit interne ou externe « mettant sérieusement en danger la sécurité de la Nation ». Sa durée initiale est de 90 jours, renouvelable une fois. Il prévoit la possibilité de restreindre temporairement certains droits constitutionnels, un point qui inquiète l’opposition et plusieurs ONG.

Escalade militaire dans les Caraïbes

Cette annonce intervient dans un contexte de forte tension régionale. Depuis plus d’un mois, les États-Unis ont déployé une flotte dans les Caraïbes, affirmant lutter contre le trafic de drogue en provenance du Venezuela. Au moins trois embarcations ont été détruites par les forces américaines, causant la mort de quatorze personnes selon Washington. Caracas dénonce, de son côté, l’« exécution » de simples pêcheurs.

Le président américain Donald Trump a répété à la tribune de l’ONU :

🟥 « Nous utilisons notre puissance militaire pour détruire les réseaux de trafic du Venezuela », accusant directement Nicolás Maduro d’en être le principal responsable.

Des accusations que le président vénézuélien rejette catégoriquement.

Maduro dénonce une « escalade inouïe »

Face à ce qu’il considère comme une agression imminente, Nicolás Maduro assure avoir reçu des signaux d’inquiétude au sein de la communauté internationale.

🟦 « Le secrétaire général des Nations unies m’a fait part de son étonnement face à une escalade extravagante contre un pays pacifique », a-t-il affirmé.

Ces propos n’ont pas été confirmés par l’ONU.

Dans le même discours, Maduro a attaqué avec virulence le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou :

🟥 « C’est comme si Hitler s’était levé pour parler à l’ONU, sans moustache », a lancé le chef de l’État vénézuélien.

Quels enjeux pour Caracas ?

Si le décret d’exception était activé, il donnerait au président Maduro la possibilité de mobiliser l’armée, renforcer le contrôle de l’État sur les services publics stratégiques, fermer les frontières et suspendre certaines libertés. Une telle décision, dans un pays déjà éprouvé par une profonde crise économique et sociale, pourrait aggraver les tensions internes et accentuer l’isolement diplomatique du Venezuela.

Mais pour Nicolás Maduro, l’heure n’est plus aux compromis :

🟦 « Nous protégerons notre peuple, notre paix et notre stabilité », a-t-il déclaré, en présentant le Venezuela comme une victime de l’« empire américain ».

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.

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