Le CPT à couteaux tirés entre ambition et légitimité : Edgar Leblanc Fils pousse ses collègues à l’abandon du référendum constitutionnel

Le Conseil présidentiel de transition (CPT) est traversé par une fracture sur l’avenir de la Constitution. Faut-il lancer un référendum pour adopter un nouveau texte fondamental, ou laisser cette décision à de futures autorités élues ?

Selon une source proche du Conseil, une résolution est déjà en préparation pour mettre fin au processus de référendum. Ce texte, porté par le conseiller président Edgar Leblanc Fils, propose de concentrer la transition sur l’organisation des élections générales sur la base de la Constitution de 1987.

Ancien président du Sénat et figure respectée de la vie politique, Edgar Leblanc Fils défend l’idée que seule une assemblée élue dispose de la légitimité nécessaire pour réviser la charte fondamentale. En soutenant cette position, il s’oppose implicitement à certains de ses collègues du CPT qui voyaient dans le référendum une occasion historique de laisser leur marque, notamment en abolissant la fonction de Premier ministre au profit d’un tandem président–vice-président.

Cette orientation renforce la position du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui plaidait pour différer toute réforme constitutionnelle. Celui qui pourrait bien rester dans l’histoire comme le dernier chef de gouvernement d’Haïti voyait dans la nouvelle Constitution proposée une décision précipitée, risquant de fragiliser davantage le pays.

Si la résolution est adoptée, la transition choisirait clairement la voie de la prudence : garantir des élections crédibles dans le cadre institutionnel existant, plutôt que se risquer à une refondation controversée de l’État.