Affrontements armés à Tabarre, arrestation d’un ex-sénateur et un bilan humain qui s’alourdit : Port-au-Prince s’enfonce dans la spirale de la violence.
Port-au-Prince, 5 août 2025 — Lundi, la capitale haïtienne a de nouveau résonné au son des armes automatiques. Dans le quartier de Tabarre, à quelques centaines de mètres seulement de l’ambassade américaine, des échanges de tirs nourris ont éclaté dès la matinée, opposant forces de l’ordre et gangs lourdement armés.
Face à cette flambée de violence, les États-Unis ont fermé leur mission diplomatique et ordonné le confinement immédiat de tout leur personnel. Dans une alerte diffusée sur le réseau X (ex-Twitter), le Département d’État a appelé les ressortissants américains à éviter la zone.
Tabarre, zone rouge de la capitale
Située à proximité de l’aéroport international Toussaint Louverture, Tabarre est depuis plusieurs mois l’un des foyers les plus dangereux de Port-au-Prince. Les gangs, mieux équipés et plus nombreux que la police, y imposent leurs règles, limitant la circulation et multipliant les attaques armées.
Selon un habitant joint par téléphone, « les balles sifflaient dans toutes les directions, les gens se sont barricadés chez eux ». Cette énième journée de violence illustre l’impuissance des autorités à sécuriser la capitale.
Arrestation d’un ancien sénateur
En parallèle, la Police nationale d’Haïti (PNH) a annoncé avoir interpellé, samedi 2 août, Nenel Cassy, ancien sénateur et figure politique connue.
Recherché depuis février, il est poursuivi pour complot contre la sûreté de l’État, financement d’organisations criminelles, complicité d’assassinat et association de malfaiteurs.
Il a été placé en garde à vue à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), et une perquisition a été menée à son domicile de Pétion-Ville.
Un bilan humain insoutenable
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) tire la sonnette d’alarme : entre le 1er janvier et le 30 juin 2025, 3 141 personnes ont été tuées en Haïti.
Dans un rapport publié en juillet, l’ONU alerte sur le risque que cette spirale de violence s’étende à d’autres nations caribéennes.
💬 Alternance Média continuera de suivre l’évolution de la situation en Haïti, où l’insécurité n’épargne plus même les symboles internationaux de protection et de stabilité.