Versailles, 13 août 2025 — La journaliste franco-haïtienne Nahomie Jean Baptiste, animatrice pour la chaîne de télévision haïtienne HLIVE, a déposé plainte auprès de la police nationale française pour menaces de mort réitérées. Ces menaces sont survenues après la diffusion d’une interview avec l’avocat et homme politique haïtien André Michel, figure connue pour son opposition à l’ancien président Jovenel Moïse.

D’après le procès-verbal établi par la Brigade de police des Yvelines, l’entretien, diffusé sur plusieurs plateformes, a déclenché une vague de messages violents sur TikTok et Facebook. Certains internautes l’auraient explicitement menacée de la « tuer » ou de la « brûler », utilisant l’expression haïtienne « Bwa Kale », synonyme d’exécutions sommaires. Un internaute, sous le pseudonyme « Erod Ulysse », aurait même écrit : « Il faut que les Haïtiens commencent à brûler les journalistes qui donnent à André Michel une interview ».

Craignant pour sa vie et celle de sa fille, Mme Jean Baptiste affirme limiter ses déplacements et rester discrète, y compris en France, après avoir reçu des menaces précises visant sa sécurité. « Je ne peux pas retourner en Haïti actuellement, car cela serait trop dangereux », a-t-elle confié aux enquêteurs.

En France, les menaces de mort réitérées sont passibles de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. En cas de condamnation, les préfectures peuvent refuser le renouvellement des titres de séjour des auteurs étrangers, pouvant aller jusqu’à leur expulsion.

La journaliste bénéficie du plein soutien de Reporters Sans Frontières (RSF), qui lui a mis à disposition un conseil juridique spécialisé pour l’accompagner dans ses démarches judiciaires.

Ce dossier illustre les tensions persistantes au sein de la diaspora haïtienne autour des personnalités politiques, dans un contexte de crise politique et sécuritaire majeure en Haïti depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021.

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.