L’homme d’affaires haïtien Pierre Réginald Boulos traverse une nouvelle épreuve sur le sol américain. Selon des informations rapportées par Télé Spiral Orlando, trois de ses avocats ont décidé de se retirer de son équipe de défense, une décision qui fragilise davantage sa situation juridique déjà précaire.
D’après des documents judiciaires consultés, Andrew W. Clopman, Ana Maria Candela et Laura Eig ont notifié le 24 octobre 2025 au juge en charge du dossier leur intention de cesser de représenter M. Boulos. Le tribunal doit examiner la requête et se prononcer d’ici le 7 novembre sur la suite à donner à cette demande.
Une défense en crise
Le retrait de ces trois avocats intervient alors que Pierre Réginald Boulos poursuit une procédure en immigration pour obtenir une libération provisoire. Son équipe juridique soutenait qu’il demeurait citoyen américain, contestant la validité du processus par lequel il aurait renoncé à cette nationalité.
Le juge Jorge Pereira, saisi du dossier, a toutefois estimé que cette question ne relevait pas de sa juridiction et a transféré l’affaire à un tribunal fédéral, ce qui retarde toute décision sur son statut.
Ce désistement constitue un revers significatif pour l’homme d’affaires, dont la stratégie de défense reposait en grande partie sur la contestation de sa perte de citoyenneté américaine et sur le caractère politique des accusations formulées contre lui.
Les accusations de Washington
Le Département d’État américain accuse Pierre Réginald Boulos d’avoir contribué à la déstabilisation d’Haïti en soutenant financièrement certains groupes armés actifs dans le pays. Ces accusations ont conduit à des sanctions et à la révocation de son visa, l’empêchant de voyager hors du territoire américain.
Boulos nie catégoriquement ces allégations, qu’il considère comme motivées politiquement, affirmant avoir toujours œuvré pour le développement économique et la stabilité d’Haïti.
Selon plusieurs sources, Pierre Réginald Boulos est actuellement détenu dans le même centre de détention que l’homme d’affaires Dimitri Vorbe, autre figure influente du secteur énergétique haïtien.
M. Vorbe, ancien dirigeant de la société SOGENER, fait lui aussi face à des procédures fédérales aux États-Unis, notamment liées à des soupçons de blanchiment d’argent et de corruption transnationale.
Les deux hommes, autrefois considérés comme des piliers du secteur privé haïtien, se retrouvent aujourd’hui derrière les mêmes murs, illustrant le poids croissant des enquêtes américaines visant les élites économiques haïtiennes soupçonnées d’avoir alimenté la crise politique et sécuritaire du pays.
À ce stade, aucune déclaration officielle n’a été faite par les représentants de Boulos ni par les autorités américaines sur les raisons précises du retrait de ses avocats.
Le dossier, désormais entre les mains d’un tribunal fédéral, reste sous haute surveillance dans les milieux diplomatiques et économiques haïtiens.