Les révélations explosives de Magalie Habitant dans le cadre d’une enquête judiciaire relancent les soupçons sur les liens troubles entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et les groupes armés. Elle affirme que Dickson Oreste, militant récemment assassiné, était celui qui assurait la liaison entre Louis Gérald Gilles, représentant du CPT, et le groupe Viv Ansanm dirigé par Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », qualifié de terroriste par les États-Unis.
Ces déclarations jettent une ombre encore plus lourde sur le CPT, déjà contesté pour son manque flagrant de légitimité. Il faut rappeler que le Conseil, piloté par Fritz-Alphonse Jean, avait dès le départ ignoré certains piliers essentiels à la consolidation de son autorité morale et politique. En s’alliant de fait à des acteurs désignés comme terroristes, le CPT se retrouve aujourd’hui exposé aux mêmes conséquences.
Car selon les autorités américaines, « l’ère de l’impunité est terminée pour quiconque soutient ou finance la violence en Haïti ».Les membres du CPT qui ont facilité, sciemment ou non, ces connexions risquent désormais d’être traités comme les terroristes qu’ils ont appuyés.
En fin de compte, si les révélations se confirment, ce ne serait pas seulement Dickson Oreste qui aurait été sacrifié, mais bien toute une illusion de transition. Et dans un pays rongé par la violence, ceux qui pactisent avec les bourreaux ne pourront plus se cacher derrière les discours de paix : ils devront répondre de leurs actes.