Le 8 septembre 2025 restera comme une journée de honte pour les Forces armées d’Haïti (FAD’H). 362 jeunes, sélectionnés après un long processus de recrutement, se sont présentés à la base militaire de Clercine, convaincus de commencer leur formation. Mais à leur arrivée : portes closes, convocation illégale, désorganisation totale.
Derrière ce chaos : Jean Michel Moïse, ministre de la Défense, dont l’incompétence et les scandales éclatent désormais au grand jour.
Le rappel à l’ordre de Jean Ronel Sistanis
Les recrues avaient reçu une convocation signée par Mme Dominique Eugène, collaboratrice du ministre. Problème : elle n’avait aucune compétence ni autorité pour agir ainsi.
Face à ce désordre, le directeur général du ministère, Jean Ronel Sistanis, a dû intervenir publiquement. Dans une note administrative, il a rappelé que seule la Commission de recrutement est habilitée à valider l’entrée en formation. Ce rappel, venant du numéro deux du ministère, sonne comme un désaveu cinglant pour le ministre.
Le veto du général Derby Guerrier
À Clercine, le commandant en chef des FAD’H, le général Derby Guerrier, a lui aussi dit non. Non à la mascarade, non au chaos logistique, non à l’ingérence politique.
- La base ne pouvait accueillir que 250 personnes, et non 362.
- Rien n’avait été préparé : ni nourriture, ni équipements, ni uniformes.
- Et surtout, l’armée ne pouvait accepter que des civils sans formation ni encadrement débarquent sur ordre illégal d’un cabinet ministériel.
Malgré la pression de deux conseillers présidentiels, le général Guerrier a maintenu son veto, allant jusqu’à menacer de démissionner.
Un ministre incompétent et absent
Pris entre le rappel à l’ordre de Sistanis et le veto de Guerrier, Jean Michel Moïse apparaît pour ce qu’il est : un ministre incompétent, discrédité et absent.
- Il a volontairement marginalisé le commandant en chef pour contrôler seul le budget.
- Il refuse d’appliquer le décret qui fait du général un ordonnateur des fonds.
- Il a laissé son cabinet improviser dans l’illégalité.
- Et pire encore : il ne connaît même pas l’emplacement de la base de Clercine et n’a jamais rendu visite aux militaires.
Des scandales financiers qui s’accumulent
Le fiasco de Clercine vient s’ajouter à une série de scandales qui éclaboussent déjà le ministre :
- 25 millions de gourdes en cartes de débit dilapidés dans une distribution opaque. Des organisations de droits humains ont porté plainte à l’ULCC.
- Détournements présumés de fonds dans des marchés publics attribués sans transparence.
- Affaires troubles d’ un garage militaire et de matériels mécaniques, jamais livrés malgré des paiements effectués
- Une gestion opaque des fonds destinés à la formation et aux infrastructures militaires.
Moïse, un problème d’État
À l’heure où Haïti attend l’arrivée d’une nouvelle force internationale, le pays ne peut pas se permettre un ministre de la Défense qui cumule incompétence, absentéisme et scandales financiers.
Jean Ronel Sistanis et le général Derby Guerrier apparaissent aujourd’hui comme les deux derniers garde-fous face à l’amateurisme de Jean Michel Moïse. Mais combien de temps encore ce ministère stratégique restera-t-il otage d’un homme devenu un problème d’État ?