À la tribune des Nations Unies, le président du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, n’a pas mâché ses mots. Dans un discours à la fois grave et solennel, il a décrit Haïti comme « un pays en guerre », où l’horreur du quotidien ne laisse plus de répit à la population. Chaque minute perdue par la communauté internationale, a-t-il averti, « est un recul de la démocratie ».
Haïti, une tragédie humaine aux portes de l’Amérique
Devant les représentants du monde entier, Laurent Saint-Cyr a salué la présidente de l’Assemblée générale et remercié António Guterres pour son engagement constant. Mais très vite, son propos a pris un ton d’urgence : vies innocentes perdues chaque jour, quartiers entiers rayés de la carte, millions de déplacés, femmes violées, enfants privés d’éducation, près de la moitié du peuple frappé par la faim, et un système de santé en ruine.
« Haïti est aujourd’hui une tragédie humaine inacceptable aux portes de l’Amérique », a martelé le président du Conseil, dénonçant des criminels déterminés à imposer leur loi par la terreur.
« Le silence n’est pas une option »
Face à ce tableau dramatique, Laurent Saint-Cyr a réclamé une riposte ferme et immédiate. « Il faut des grands moyens », a-t-il insisté, rappelant que l’inaction ne ferait qu’aggraver la catastrophe. Chaque minute perdue, a-t-il répété, éloigne Haïti de la démocratie et condamne une génération entière à l’exil ou au désespoir.
Rendant hommage aux policiers et soldats haïtiens et kényans tombés dans la lutte contre les gangs, il a reconnu les efforts de renforcement de la Police nationale, dont le budget a été augmenté de 40 % avec de nouvelles promotions et des équipements. Mais il a pointé du doigt les failles de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), déployée avec seulement 1 000 hommes sur les 2 500 promis.
Haïti au cœur d’une menace régionale
Dans sa conclusion, Laurent Saint-Cyr a élargi le débat : Haïti ne fait pas face à une crise isolée, mais à une menace régionale inédite. Des réseaux criminels puissants et lourdement armés cherchent à déstabiliser le pays et à contrôler les économies de la région.
« Haïti aspire à la paix », a-t-il résumé. Une paix qui demeure le besoin le plus urgent de son peuple et la condition sine qua non de tout avenir démocratique. Mais le temps presse. Et l’avertissement résonne comme un cri d’alarme : « Chaque minute perdue est un recul de la démocratie ».