Prévu officiellement pour le 2 octobre 2025, le terme du mandat de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) ne signifie pas la fin de la présence internationale sur le terrain. C’est ce qu’a tenu à préciser M. Mathias Gillmann, porte-parole du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), dans un entretien exclusif accordé à Alternance Média.

Une continuité sous un nouveau nom

Selon lui, la création de la Force de répression des gangs (FRG) ne met pas fin à l’action des contingents déjà présents en Haïti. « Les agents de la MMAS sont de fait membres de la FRG », explique M. Gillmann. En clair, la nouvelle mission ne démarre pas de zéro : elle absorbe l’existant et s’appuie sur les troupes déployées par le Kenya et d’autres partenaires.

Le rôle du BINUH reste distinct

Le représentant onusien a également rappelé que le BINUH est une entité politique et non militaire. Son mandat couvre le dialogue politique, la réforme de la justice, la préparation des élections et le suivi des droits humains. « Nous ne participons à aucune opération militaire et n’avons pas de rôle opérationnel dans la FRG », souligne-t-il, insistant sur la séparation stricte des mandats.

Une mission sous commandement étranger

La FRG, entité distincte, sera commandée par un État encore à désigner. Son financement reposera principalement sur les contributions volontaires des pays partenaires, contrairement aux opérations de maintien de la paix traditionnelles de l’ONU financées par un budget central.

Pour répondre aux lacunes de la MMAS, notamment sur le plan logistique, un bureau d’appui des Nations unies viendra en renfort, sans toutefois se substituer au commandement étranger de la force.

Un climat d’incertitude

Si cette clarification apporte un démenti à l’idée d’un retrait immédiat, de nombreuses questions demeurent : quels effectifs seront maintenus ? Quelles nations prendront le relais du Kenya ? Et surtout, quels moyens financiers réels seront mobilisés ?

En attendant des réponses concrètes, les Haïtiens restent confrontés à la même urgence : une insécurité endémique, qui exige plus que jamais des résultats tangibles, au-delà des sigles et des changements de nom.

By Ralph Siméon

Ralph SIMÉON- journaliste engagé, animateur et entrepreneur. J'ai fait mes premiers pas à Radio Haïti Inter, média emblématique et référence nationale. En France, j'ai cofondé Haïti Tribune avant de rejoindre le service créole de Radio France Internationale ( RFI). Mon parcours incarne un engament constant en faveur de l'information , du lien social et de la valorisation d' Haïti sur la scène internationale.

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