La nouvelle ambassadrice de l’Union européenne en Haïti, Son Excellence Madame Hélène Roos, a effectué cette semaine une visite de courtoisie à l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC).
Accueillie par le directeur général Me Hans Jacques Ludwig Joseph, la diplomate européenne a salué les efforts de l’institution dans la modernisation du Système haïtien de Déclaration de Patrimoine (SYDEP III) et dans la mise en place d’un pôle judiciaire spécialisé sur les crimes financiers.
Dans un message publié sur son compte officiel, Me Joseph a souligné la qualité des échanges et la solidité du partenariat entre l’UE et l’ULCC :
« L’Union européenne demeure un partenaire clé de l’ULCC, contribuant à l’efficacité de ses actions. Je suis heureux de constater les retours positifs mettant en évidence la crédibilité de l’Institution qui accomplit sa mission avec un engagement remarquable de chaque agent », a-t-il déclaré.
Cette reconnaissance internationale intervient au moment même où certains membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) multiplient les manœuvres pour obtenir son remplacement, depuis la publication par l’ULCC d’un rapport accablant impliquant trois conseillers : Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Fritz Augustin.
Ces pressions politiques, loin d’être isolées, traduisent la résistance d’un système où la lutte contre la corruption dérange les intérêts établis.
Pourtant, le bilan de Me Hans Ludwig Joseph parle pour lui.
Depuis son arrivée à la tête de l’ULCC, des dizaines de rapports d’enquête ont été transmis à la justice haïtienne, sans qu’aucun dossier n’aboutisse jusqu’à présent.
Une situation qui illustre à la fois l’inefficacité chronique et la lenteur du système judiciaire haïtien, souvent accusé d’être le maillon faible dans la chaîne de la redevabilité publique.
Malgré cela, les partenaires internationaux, États-Unis, Canada, France et Union européenne, saluent les efforts constants des agents de l’ULCC, dans un pays où le détournement de fonds publics s’est érigé en pratique courante.
Cette visite diplomatique vient ainsi renforcer la légitimité du travail accompli par l’équipe actuelle, au moment où certains acteurs politiques cherchent à reprendre le contrôle d’une institution devenue trop indépendante à leur goût.