En Haïti, la crise humanitaire atteint un point de non-retour. Les enfants, premières victimes de la violence des gangs, vivent dans la peur, la faim et l’exil. Pendant ce temps, les membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) détournent des fonds publics et affichent une indifférence révoltante.
Les enfants, premières victimes d’un pays à feu et à sang
Chaque jour, des familles fuient leurs maisons transformées en zones de guerre. Dans les abris improvisés, sans eau ni protection, les enfants haïtiens subissent les pires violences : exploitation, abus, faim et déscolarisation.
Selon l’UNICEF, plus de 3,3 millions d’enfants ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire. Parmi eux, un million vivent déjà en insécurité alimentaire sévère. Les projections sont alarmantes : près de 288 544 enfants de moins de cinq ans pourraient souffrir de malnutrition aiguë d’ici la fin de l’année.
Les écoles, souvent transformées en refuges pour déplacés, ne remplissent plus leur mission. Près d’un demi-million d’élèves voient leur avenir suspendu, prisonniers d’une violence qui ne leur laisse aucune chance.
L’effondrement humanitaire
La violence des gangs a pris en otage le pays : 85 % du territoire de Port-au-Prince et des principales routes nationales sont sous leur contrôle. L’accès à la nourriture, aux soins et aux services de protection devient un luxe inaccessible pour la majorité.
Même les acteurs humanitaires reculent face aux menaces. Le 14 octobre 2025, Médecins sans frontières a annoncé la fermeture définitive de son centre d’urgence à Port-au-Prince, déjà attaqué à plusieurs reprises. Un symbole dramatique du rétrécissement de l’espace humanitaire en Haïti.
« Les enfants d’Haïti ne peuvent pas attendre. Comme tous les enfants, ils méritent de vivre en sécurité, en bonne santé et en paix », a rappelé Geeta Narayan, représentante de l’UNICEF.
Quand le CPT pille pendant que les enfants meurent
Au lieu de répondre à cette urgence nationale, les membres du CPT préfèrent détourner des fonds publics. Des conseillers et ministres multiplient les privilèges indus, creusant le gouffre entre la misère du peuple et l’opulence des élites.
Le président de transition et son épouse, loin des réalités du pays, enchaînent les voyages à l’étranger, menant grand train comme des touristes de luxe. Une insulte à la souffrance des familles entassées dans des camps précaires, où les enfants dorment à même le sol et se couchent le ventre vide.
Deux visages d’Haïti
D’un côté : des milliers d’enfants déplacés, affamés, privés d’école et d’avenir.
De l’autre : des dirigeants corrompus, détachés de la réalité, qui continuent d’enrichir leurs proches sur le dos du peuple.
L’histoire retiendra que les enfants d’Haïti ont été abandonnés, sacrifiés non seulement par la violence des gangs, mais aussi par la cupidité et l’indifférence criminelle de ceux qui prétendaient les gouverner.