Sous la présidence de Luis Abinader, la République Dominicaine intensifie les expulsions violentes et humiliantes de ressortissants haïtiens. Derrière le discours sécuritaire, une politique raciale systémique se met en place.
En République Dominicaine, le racisme n’est plus un tabou : il s’exerce à ciel ouvert, et parfois, il tue. Depuis plusieurs mois, les rafles, arrestations arbitraires et déportations brutales de ressortissants haïtiens se multiplient. Femmes enceintes, enfants, travailleurs réguliers — personne n’est épargné. Sous prétexte de lutter contre l’insécurité et l’immigration illégale, l’État dominicain semble avoir opté pour une politique de nettoyage ethnique à peine voilée.
Le racisme d’État en action
Ce n’est pas nouveau. La discrimination raciale en République Dominicaine a toujours existé en filigrane, nourrie par une volonté historique de se démarquer de son voisin haïtien. Mais aujourd’hui, le phénomène prend une ampleur dramatique. Le simple fait d’avoir la peau noire suffit à être arrêté. La régularité des papiers n’est plus une garantie. Certains sont pourchassés jusque dans les hôpitaux, d’autres meurent en tentant de fuir les représailles.
Le canal de la discorde
Depuis le lancement par Haïti de la construction d’un canal sur la rivière Massacre, les tensions diplomatiques se sont envenimées. Cette initiative a servi de catalyseur à une vague de haine officielle. Le gouvernement dominicain, au lieu de favoriser la négociation, a redoublé de brutalité. La frontière est devenue un piège pour les Haïtiens, et un théâtre de démonstration de force nationaliste.
Une humanité niée
Les conditions dans lesquelles sont expulsés les Haïtiens défient toute norme internationale : entassement, insultes, violences physiques, privation de droits fondamentaux. Ces actes constituent une violation flagrante de la Déclaration universelle des droits de l’homme, que la République Dominicaine a pourtant ratifiée. L’ironie est glaçante.
Des travailleurs devenus cibles
Ceux qui aujourd’hui sont traités comme des parasites sont les mêmes qui, pendant des années, ont construit, cultivé, et servi l’économie dominicaine. Leur contribution est effacée, niée, piétinée. L’ironie tragique, c’est qu’ils sont expulsés d’un pays dont ils ont aidé à bâtir la prospérité.
Une haine institutionnalisée
Le gouvernement Abinader mène une politique de rejet sans nuance. Le discours sécuritaire masque mal une obsession identitaire. La République Dominicaine ne fait plus la différence entre clandestinité et couleur de peau, entre problème migratoire et haine raciale. Ce glissement dangereux doit alerter la communauté internationale.