Trente États membres de l’OEA, réunis à Washington, ont exprimé leur soutien à la Feuille de route pour Haïti. En appelant à une action coordonnée de l’ONU, ils placent la sécurité, la gouvernance démocratique et la tenue d’élections libres au cœur des priorités pour sortir le pays de la crise.

Washington, 9 septembre 2025 – Trente pays membres de l’Organisation des États Américains (OEA), dont Haïti, la République dominicaine, le Canada, les États-Unis, le Brésil et plusieurs États de la Caraïbe, ont lancé mardi un appel commun en faveur d’une action renforcée et coordonnée des Nations Unies pour stabiliser Haïti.

Dans une déclaration conjointe, les signataires ont réaffirmé leur solidarité avec le peuple haïtien et leur engagement à appuyer la Feuille de route de l’OEA intitulée « Vers une feuille de route dirigée par les Haïtiens pour la stabilité et la paix », présentée en août par le Secrétaire général de l’organisation.

La sécurité comme priorité

La déclaration souligne que la sécurité constitue la condition préalable à toute réponse humanitaire et au retour de la gouvernance démocratique par des élections libres. Les États membres appuient la création d’un Bureau de soutien des Nations Unies pour Haïti (UNSOH), appelé à succéder à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MSS), actuellement dirigée par le Kenya.

Les pays saluent également la contribution en troupes et en personnel de plusieurs États caribéens et d’Amérique centrale, notamment les Bahamas, le Belize, le Salvador, le Guatemala et la Jamaïque.

Au-delà du sécuritaire : les causes profondes

Les signataires insistent sur la nécessité de s’attaquer aux causes structurelles de la violence en Haïti : faiblesse des institutions démocratiques, corruption endémique, pauvreté persistante, inégalités sociales criantes, accès limité à l’éducation et aux services essentiels.

L’OEA est appelée à jouer un rôle majeur dans le renforcement institutionnel par une approche civile, humanitaire et axée sur les droits humains, avec une attention particulière à la protection des femmes, des enfants et des groupes vulnérables.

Coordination et financement

Les États membres encouragent des contributions volontaires au Fonds fiduciaire des Nations Unies, destiné à financer la future force de sécurité. Ils soutiennent également l’initiative OAS SECURE-HAITI, qui vise à renforcer directement les capacités de la Police nationale d’Haïti (PNH).

« Haïti ne peut plus attendre »

Enfin, les 30 pays réaffirment que la solution à la crise doit rester dictée par les Haïtiens eux-mêmes, en partenariat avec la société civile, et que l’action internationale doit s’articuler autour de la souveraineté nationale, du développement socio-économique et du respect des droits humains.

Dans leur message final, les signataires lancent un avertissement clair et sans équivoque :
« Haïti ne peut plus attendre. Le temps d’une action décisive et coordonnée est maintenant. »

By Tanes DESULMA

Tanes DESULMA, Rédacteur en chef d’Alternance-Media, je suis diplômé en journalisme de l’ICORP et en droit public de l’École de Droit de La Sorbonne. Passionné par l’information et la justice, je m’efforce de proposer un journalisme rigoureux et engagé.

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