L’ancien gouverneur de la banque centrale du Canada et celle d’ Angleterre, qui a pris la tête du Parti libéral ce dimanche 9 mars, avec 85,9% du vote des militants,se pose en spécialiste des questions économiques à l’heure de la guerre commerciale avec les Etats- Unis de Donald Trump .
Justin Trudeau regrette -t-il d’avoir annoncé son départ il y a deux mois? Sa démission annoncée le 06 janvier de l’année en cours, le voici tenant fièrement le cap d’un pays engagé dans un bras de fer historique. Et malgré les humiliations imposées par Donald Trump et ses amis, le gouvernement canadien lui tient la dragée haute, puisque voilà deux fois de suite que le président américain repousse ses menaces de tarifs douaniers.
Ce départ programmé de Justin Trudeau nécessite que les libéraux canadiens se choisissent un nouveau patron. Et au terme d’une campagne interne, c’est le nom Mark Carney qui l’a emporté, fort de nombreux soutiens. Il a donc supplanté Chrystia Fre, sa concurrente pour la tête du parti Libéral et du même coup le poste de premier ministre.
Il aura la lourde tâche de défendre le Canada aux charges répétées de Donald Trump. « les Américains veulent nos ressources,notre eau, notre terre, notre pays », a prévenu cet ancien banquier lors de son discours de victoire, alors que la politique intérieure canadienne est désormais conditionnée par l’attitude des États-Unis, à l’égard de son voisin.
Mark Carney deviendra officiellement premier ministre dans les jours qui viennent. Il succédera aux démissionnaire, Justin Trudeau, issu du même parti et resté en poste pendant près de 10 ans. Il accédera au pouvoir sans jamais avoir été député et sans avoir connu la moindre expérience au sein d’un gouvernement.
Économiste aguerri, novice en politique
Mark Carney va prendre les rênes du gouvernement alors qu’une forte inflation, ainsi qu’une crise des services publics et du logement ont rendu son camp impopulaire.
Le nouveau chef du Parti libéral a promis de remettre ‘’l’économie sur des rails’, lui qui dispose d’une solide formation en la matière acquise à Harvard ( Etats-Unis) et Oxford ( Royaume). Il a fait fortune en tant que banquier d’affaires chez Goldman Sachs. Mack Carney, surtout, a dirigé deux banques centrales: celle du Canada ( 2008-2013), en pleine crise financière, puis celle d’Angleterre ( 2013-2020), durant une période marquée par le Brexit. Il a ensuite conseillé Justin Trudeau sur la réponse économique à apporter à la crise du Covid-19.
Mark Carney , star de la finance,met régulièrement en avant son expérience. « J’ai aidé à gérer plusieurs crises et j’ai aidé à sauver deux économies « , avait-il déclaré au lancement de sa campagne, en janvier. L’homme séduit par « son expérience économique et son sérieux « , explique Stéphanie Chouinard, professeur de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada. « Il connaît très bien les systèmes financiers internationaux et les forces et les faiblesses de l’économie canadienne. »
Plus récemment, Mark Carney était encore envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique. Celui qui refuse d’opposer économie et écologie souhaite mettre l’accent sur des solutions axées sur l’investissement, comme les technologies vertes. Lors de la COP26, en 2021, il a lancé l’alliance financière de Glasgow pour la carboneutralité ( GFANZ) qui regroupe des banques et institutions financières.
Prêt à croiser le fer avec Donald Trump
C’est la principale préoccupation du moment au Canada. Donald Trump a imposé des droits de douane sur des produits canadiens et ne cessé de dire que son voisin devrait devenir le « 51ème Etats américain. Dans son discours de victoire, McKey a promis de tenir tête au président américain dont les menaces, selon lui , représente « la plus grande crise de l’époque ». Il a ajouté que Donald Trump attaqué « les familles, les travailleurs, les entreprises canadiennes « et à évoqué des « jours sombres, provoquer par un pays auquel nous ne pouvons plus faire confiance ».
« Les Canadiens sont toujours prêts quand quelqu’un lance le gant« a-t-il affirmé, en référence à la rivalité sportive des deux pays, instrumentalisée récemment par Donald Trump. « Que les américains ne s’y trompent pas. Dans le commerce comme au hockey le Canada gagnera . Selon un sondage de l’institut Angus Reid, publié mercredi, avance sa victoire Mark Carney est le choix préféré des Canadiens pour affronter Donald Trump avec 43 % des personnes interrogées qui lui accorde leur confiance, contre 34 % pour le leader Conservateur Pierre Poilievre . « Aux États-Unis, il n’y aura jamais droit à la langue française » a également mise en garde le président du parti libéral, passant régulièrement de l’anglais au français. « La joie de vivre, la culture et la langue française font partie de notre identité.
Un premier ministre déjà en sursis
Père des quatre filles, Mark Carney est né dans la bourgade isolée de Fort Smith dans les territoires du Nord- Ouest, proches de l’Arctique, de deux parents enseignants. Il a grandi à Edmonton, la capitale de l’Alberta, dans l’Ouest et a joué au hockey , comme beaucoup de Canadiens. Sa maîtrise imparfait du français, langue importante dans ce pays officiellement bilingue, a suscité des critiques.
Mark Carney s’était lui-même qualifié d’outsider durant sa campagne interne au Parti libéral, en cherchant à prendre ses distances par rapport à Justin Trudeau. Calme et affable, l’ancien banquier au CV en OR projette une « image rassurante », commente Daniel Béland de l’université MGILL à Montréal. Mais ce spécialiste de « politiques publiques et technocrate surdiplômé peut être vu comme ennuyeux et sans énormément de charisme ». Cela pourrait l’nuire lors des élections législatives qui pourraient avoir lieu au printemps, et au plus tard en octobre, et pour lesquelles les conservateurs semblent partir avec une longueur d’avance. Le chef du Parti , Pierre Poilievre, a décrit Mark Carney comme un membre de « l’élite qui ne comprend pas ce que vivent les gens ordinaires ».
Une leçon politique que les haïtiens doivent apprendre .
En plébiscitant Mark Carney , les Canadiens ont appliqué ce qu’on peut appeler « la théorie des circonstances exceptionnelles « . Car, dans des circonstances exceptionnelles, les exigences de l’intérêt général ne sont pas les mêmes qu’en période normale, c’est pour cette raison que les Canadiens ont fait le choix de confier leur destin entre les mains de celui qui a la plus forte légitimité, non pas politique, mais technocratique pour en découdre avec Trump.
Alors que en Haïti pour conduire la transition post Ariel Henry, les partis politiques, la société civile, le secteur des affaires avec la mansuétude des médias ont choisi 9 conseillers – présidents avec la moindre compétence en matière de sécurité. Or , le problème numéro 1 des haïtiens est l’ insécurité et la criminalité .
Alors pourquoi qu’on avait pas opté pour un exécutif composé de nos meilleurs experts en sûreté -sécurité et criminologie ?